A la Une: quand les narcos infiltrent le pouvoir au Mexique

Cela fait des semaines que tout le Mexique s'interroge sur le sort de 43 étudiants portés disparus dans la région d'Iguala, au sud-ouest de la capitale. Une nouvelle fosse commune a été découverte dans la municipalité de Cocula, près d’Iguala. Des experts travaillent sur place depuis hier pour retrouver les restes humains qui semblent s’y trouver. Cette sinistre affaire continue de faire la Une de la presse locale comme celle du continent. Le New York Times y consacre ce mercredi 29 octobre, un reportage. Le journal cite Jorge Luis Mendoza, un jeune agriculteur pour qui la violence a beaucoup augmenté à Iguala depuis un an. « Au point, dit-il, qu'il est devenu impossible de prendre la voiture le soir ». « Vous voyez toujours des hommes armés au bord de la route, des hommes qui vous regardent », dit-il. Selon le journal, la disparition des 43 étudiants pose un dilemme politique au président Enrique Pena Nieto. « Il a voulu minimiser la violence liée aux drogues et a préféré se concentrer sur l’économie », note le New York Times avant de conclure : « La guerre contre la drogue a fait beaucoup de morts mais cette affaire a montré à quel point les autorités locales sont infiltrées par les cartels ».

La Maison Blanche inquiète

Le porte-parole du président américain l’a fait savoir mardi 28 octobre, lors d’une conférence de presse. Cette réaction de Washington fait la Une du quotidien mexicain El Universal. « Elle montre que cette affaire commence à avoir une répercussion au niveau international », écrit le quotidien. Mais c’est avant tout sur place, à Iguala, que la colère reste vive. Les étudiants de l’école normale ont prévu de manifester à partir de ce mercredi. Ils veulent bloquer des routes et même l’aéroport, rapporte El Universal, estimant que ce mouvement est en train de se « radicaliser ».

Mid-terms: vers une victoire annoncée des Républicains ?

A moins d’une semaine des élections de mi-mandat aux Etats-Unis, la presse américaine se demande si le Parlement ne va pas basculer du côté des Républicains. L’éditorial de Kathleen Parker dans le Washington Post dépeint ce scrutin comme un « référendum sur la présidence Obama ». « Et la balance, dit-elle, penche clairement à droite. Non pas parce que les propositions du Parti républicain plaisent mais parce que la dure réalité (avec les ratés de l'Obamacare, la menace Etat islamique ou la gestion d'Ebola) pèse sur le bilan du président. Un bilan qui, selon Kathleen Parker du Washington Post, a largement entamé le charme de sa formule "hope and change" (espoir et changement) », pointe l'éditorialiste du Washington Post.
« Le charme a-t-il cessé d'opérer ? Peut-être est-ce la raison pour laquelle le président Obama a entamé une tournée-éclair cette semaine dans cinq Etats où il sait qu'il sera bien accueilli », souligne le New-York Times... Michigan, Pennsylvanie, Connecticut sont « des Etats où il peut aider », souligne le sénateur démocrate Christopher Murphy, cité dans le journal. « Ce sont surtout des Etats qui sont déjà bien "bleu foncé", la couleur du Parti démocrate », rectifie le New York Times.
Le site internet Politico recense les cinq sièges pour lesquels le suspens est le plus palpable. L’Arizona sera l’un des scrutins les plus surveillés selon le quotidien en ligne : « Le candidat démocrate Ron Barber y affronte la candidate républicaine Martha McSally. Cette dernière est en train de rattraper son retard sur son concurrent, notamment grâce à l’argent injecté dernièrement dans sa campagne par son Parti républicain, qui voit en elle une "étoile montante". Le scrutin sera également serré en Californie où le candidat républicain Carl Demaio, en dépit des accusations de harcèlement sexuel dont il fait l'objet, rattrape son retard et est au coude à coude désormais avec le candidat démocrate Scott Peters », souligne le journal.

Les Républicains à la chasse aux voix des minorités

Certains candidats républicains, galvanisés par les sondages qui leur donnent l'avantage, osent désormais une opération séduction des minorités ethniques, relate The National Journal. Le reporter de The National s'est rendu dans le fief même du président Barack Obama, Chicago, dans l'Illinois. Il a suivi le candidat républicain au poste de gouverneur Bruce Rauner dans sa tournée des commerces des quartiers de Chicago. Le journal rappelle que « c'est dans cette ville qu'Obama a fait ses premiers pas en politique et que le vote des Noirs, des Latinos et des Asiatiques lui est en général acquis. Mais on découvre à travers ce reportage que la lassitude et le désenchantement gagnent : des sentiments qui transparaissent dans les propos de ce pasteur qui a voté démocrate toute sa vie : "les Démocrates sont devenus si arrogants, qu'ils croient le vote noir acquis. Nous ne sommes pas vos enfants", peste-t-il. Si le vote des minorités à Chicago continuera sûrement à être majoritairement prodémocrate, une brèche est ouverte dans laquelle compte bien s'engouffrer les républicains », souligne The National.

Cuba : l’ONU vote à nouveau pour la levée de l’embargo

« Avec 188 votes pour, deux contre et trois abstentions, c’est donc un refus patent de ce blocus appliqué par Washington depuis plus d’un demi-siècle », note le journal officiel cubain Granma. « Le document a été rejeté par les Etats-Unis et Israël. Les îles Marshall, la Micronésie et Palau se sont abstenus », relève le journal. « En moins d’un mois, le New York Times a publié pas moins de trois éditoriaux soutenant la levée de cet embargo sur Cuba », souligne Diario de Cuba. « Plusieurs personnalités américaines comme Hillary Clinton ont aussi évoqué la nécessité de la fin des sanctions. Pour le chef de la diplomatie cubaine, l’embargo a entraîné des dommages économiques inestimables et la souffrance d’innombrables familles », rapporte El Nuevo Herald. « Il a même insisté sur l’aspect positif de l’engagement de Cuba pour lutter contre Ebola en Afrique de l’Ouest, freiné par cet embargo. Faux, a rétorqué le représentant américain à l’ONU : cet engagement est louable, mais n’excuse pas l’attitude du régime vis-à-vis de son propre peuple ».

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