Avec notre correspondant à Caracas, Julien Gonzalez
« Pour que nos enfants ne partent pas du Venezuela. » C’est la pancarte que porte Carmen Caldera au sein de la marche de l’opposition, rassemblée au pied du quartier populaire de Petare. Retraitée depuis quelques mois, elle dénonce l’inefficacité du gouvernement face à l’insécurité qui explose.
« Chaque jour, il y a près de dix morts à Caracas à cause de la délinquance. Et par mois, 300, 400 personnes se font tuer, dénonce-t-elle. Dans ma famille, nous sommes 12 et tous nous avons déjà été volés, agressés. Pour moi, c’est la faute du gouvernement. Ici, il y a plein de plans contre l’insécurité et le désarmement, mais je n’ai jamais vu de résultats. » Un cri contre la violence quotidienne, mais le retour de l’opposition reste tout de même à nuancer ce samedi.
A l’autre extrémité de Caracas en revanche, le rassemblement chaviste est le succès de la journée. Trois fois plus nombreux que les opposants, les chavistes se sont rassemblés pour crier contre une autre forme de violence. Avec son groupe d’amis des Jeunes socialistes, Rafael Pinto est venu rendre hommage à Robert Serra, ce jeune député socialiste froidement assassiné il y a deux semaines. Lui aussi dénonce la violence, « une violence politique, commanditée par l’opposition ».
« Nous les jeunes nous sommes ici dans la rue pour dire non à toutes les actions agressives et atroces commises par la droite vénézuélienne contre ce jeune député, explique-t-il. Des actions qui n'ont qu’un but : désarticuler notre processus révolutionnaire et casser tout notre travail. » Organisées à des heures similaires, aucun incident n’est à déplorer entre les deux marches.