Avec notre correspondant à São Paulo, Martin Bernard
Sur le plateau de télévision, il y a de l’électricité dans l’air. C’est le premier face-à-face avant le deuxième tour. Les deux candidats sont visiblement tendus, ils bégaient et se reprennent dans leurs déclarations.
Dilma Rousseff est toute de blanc vêtue, mais c’est elle qui part à l’attaque contre son adversaire. En gesticulant, elle frappe les micros, avant de s’excuser : « Des 180 milliards… Euh pardon… qui vont être empruntés... » Elle rebondit sur le terrain social et met en avant la baisse du chômage et la réduction de la pauvreté. Aécio Neves, cravate bleu ciel, critique la corruption à Petrobras, la compagnie pétrolière, et un financement « secret », dit-il, à Cuba.
Les esprits s’échauffent autour des scandales dans chaque camp. Mais Aecio Neves perd patience : « Ce sont des mensonges et encore des mensonges. Votre campagne n’est que mensonges. Vous mentez aux Brésiliens pour vous accrocher au pouvoir. »
Aecio Neves ne manquera pas de rendre un hommage appuyé à Marina Silva pendant le débat. L’écologiste, arrivée troisième avec plus de 20 % de suffrages au premier tour, a appelé à voter pour le candidat de l’opposition au second tour. Un scrutin qui s’annonce donc très serré.