Avec notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio
Il a suffi d’un cas de fièvre Ebola déclaré aux États-Unis pour que certains réseaux de télévision passent en édition spéciale. La Maison Blanche a dû s’exprimer pour rassurer la population, et réexpliquer qu’il faut un contact direct avec un malade, avec sa peau, ses fluides, pour être éventuellement infecté.
Le fait que le malade du Texas ait été hospitalisé quatre jours après sa visite aux urgences sème la panique. Son entourage est sous surveillance, l’un de ses proches est hospitalisé aussi. On attend les résultats des tests. Pour Laurie Garrett, biologiste et journaliste spécialiste de la fièvre Ebola, cette affaire est édifiante. « L’ampleur des voyages, l’ampleur des mouvements de population dans le monde, cela s’est tellement transformé que l’idée d’arrêter le virus à l’aéroport est aussi illusoire que d’imaginer qu’à Ellis Island, on était capable de détecter toutes les maladies des migrants », estime-t-elle.
Ce cas d’Ebola aux États-Unis devrait permettre de débloquer plus de fonds pour enrayer l’épidémie en Afrique de l’Ouest, ajoute Laurie Garett. Et si cela permet aux Américains de comprendre qu’on ne peut plus ignorer les maux de l’Afrique dans un monde global, ajoute la spécialiste, nous aurons reçu une bonne leçon.