Etats-Unis: Barack Obama repousse sa réforme de l'immigration

La Maison Blanche a annoncé que le président Obama avait décidé de reporter à après les élections de novembre toute mesure concernant la régularisation des sans-papiers. Ce report a soulevé un mécontentement quasi général d’un bout à l’autre du spectre politique et une condamnation unanime des associations de défense des immigrés clandestins.

Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet

En juin dernier, Barack Obama, furieux de la décision de la Chambre de ne pas voter une réforme de l’immigration cette année, avait annoncé qu’il agirait par décret exécutif avant la fin de l’été pour changer le système et permettre à un plus grand nombre de sans-papiers de pouvoir rester aux États-Unis.

Mais vendredi soir, alors qu’il regagnait Washington à bord d’Air Force One après le sommet de l’Otan, il a jugé plus prudent, en raison de la politisation du sujet par les républicains, d’attendre que les élections de mi-mandat aient lieu avant de se prononcer. Plusieurs sénateurs démocrates en difficulté dans des États conservateurs craignaient en effet que l’annonce d’une régularisation sans l’accord du Congrès avant le 4 novembre ne leur coûte leur réélection. Barack Obama n’a pas voulu prendre ce risque, car si les démocrates veulent conserver leur majorité au Sénat, ils ne peuvent se permettre trop de défaites, les républicains n’ayant besoin que de six sièges pour les détrôner.

Mais d’autres pensaient qu’une réforme avant le scrutin motiverait les électeurs, notamment les Hispaniques, à voter. Or les latinos sont maintenant furieux devant cette promesse non respectée et parlent de trahison, menaçant de bouder les urnes. Quant aux républicains qui devraient se féliciter, ils dénoncent une mesure qui selon l’expression du président de la Chambre « sent la politique à plein nez ».

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