Une réunion est organisée ce vendredi 25 juillet à Washington entre Barack Obama et les présidents de trois pays d'Amérique centrale, d'où sont originaires la majorité des migrants enfants et adolescents. L'objectif est de mettre fin à la crise humanitaire à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique, causée par l'afflux de ces jeunes migrants.
C'est « une journée d'espoir pour les migrants », selon le quotidien du Guatemala El Siglo 21. Selon son éditorialiste, les Etats-Unis envisagent de régulariser ces enfants, au cas par cas. Le journal pointe du doigt « la classe politique américaine, incapable de trouver un accord pour régler le problème de l'immigration clandestine, et de régulariser des milliers de personnes qui sont la clé de l'économie américaine ».
Pour l'autre quotidien guatémaltèque, La Prensa Libre, c'est « un problème transnational qui exige de laisser de côté la politique politicienne électoraliste américaine ». Son éditorialiste rappelle que ces mineurs fuient la violence des gangs, « qui menace la vie d'enfants de plus en plus jeunes, et qui les oblige à intégrer » ces groupes criminels.
El Heraldo met la pression sur les présidents du Honduras, du Guatemala et du Salvador. Les trois dirigeants doivent « assumer leur part de responsabilité » dans cette crise humanitaire, explique son éditorialiste, car ils sont « incapables de créer de meilleures conditions de vie » dans leurs pays. « L'urgence est de garantir les droits humains des enfants », conclut-il.
Les migrants d'Amérique centrale comparés aux Irlandais du XIXe siècle
Selon le New York Times, les migrants originaires du Honduras pourraient bénéficier en premier du statut de réfugiés. Le quotidien explique que des employés des services de l'immigration américaine vont interroger « des milliers d'enfants et des jeunes (de moins de 21 ans) au Honduras ». L'objectif est de savoir s'ils peuvent « entrer aux Etats-Unis en tant que réfugiés ou pour des raisons humanitaires d'urgence ». Le journal affirme que ce plan ressemblerait à une loi récemment introduite par John McCain. Le sénateur républicain de l'Arizona avait « proposé d'augmenter le nombre de réfugiés à 5 000 pour ces trois pays d'Amérique centrale ».
De son côté, une chroniqueuse du Boston Globe prend parti en faveur des migrants d'Amérique centrale. Dans un article intitulé Les mythes de l'immigration illégale, elle compare leur situation avec celle des Irlandais au XIXe siècle qui fuyaient la Grande famine, causée par la crise de la patate. Ces derniers ont eu des difficultés pour s'intégrer aux Etats-Unis.
A l'époque, dit-elle, les migrants irlandais, comme ceux d'Amérique centrale aujourd'hui, représentaient soi-disant « un fléau pour la santé publique, un fardeau pour l'économie, et une menace pour la culture américaine ». Elle espère que la réunion de ce vendredi débouchera sur un plan ambitieux, en rappelant que « selon les sondages, la majorité des Américains sont en faveur d'une régularisation de ces migrants ».
La guerre au Proche-Orient divise la presse américaine
Après plus de deux semaines de combats entre Israël et le Hamas, plus de 800 Palestiniens sont morts et la communauté internationale réclame un cessez-le-feu.
« Il faut laisser Israël écraser le Hamas », c'est l'avis d'un chroniqueur du Washington Post, et ancien ambassadeur des Etats-Unis en Israël. Il se dit opposé à un cessez-le-feu, car cela permettrait aux « terroristes » du Hamas, comme il les appelle, de se réorganiser. « Sous la protection d'un cessez-le-feu », prévient-il, ils pourraient creuser de nouveaux tunnels et augmenter leurs capacités militaires, avec « des missiles plus mortels et de plus longue portée ».
Un autre chroniqueur du même quotidien dit « soutenir Israël », et « haïr le Hamas ». Il reconnaît qu'Israël a le droit de répondre aux roquettes lancées par le Hamas, mais pas à n'importe quel prix. Selon lui, l'Etat hébreu « agit comme s'il n'avait pas de responsabilités morales ». Le chroniqueur dénonce « la puissance de feu dévastatrice » de l'armée israélienne, utilisée, dit-il, contre « une petite enclave densément peuplée de civils pris au piège ».
De son côté, le New York Times réclame « un cessez-le-feu immédiat » pour « mettre fin au carnage ». « La guerre terrorise des gens innocents des deux côtés de la frontière », affirme son éditorialiste. Cela crée « plus de haine », et un « appétit grandissant de vengeance », regrette-t-il. « Israël a raison » de s'attaquer aux points de passage utilisés par le Hamas, mais ne peut pas rester « indifférent » devant la mort d'innocents, conclut-il.