« Peut-on combattre les jihadistes de l'Etat islamique sans s'occuper de ceux d'entre eux qui se trouvent en Syrie ? », s'est interrogé hier le chef d'état-major interarmées Martin Dempsey, avant d’affirmer ceci : « la réponse est non ». Une intervention militaire américaine en Syrie semble donc ouvertement sur la table à Washington, après l'assassinat effroyable du journaliste James Foley par l'EI, constate le New York Times.
Mais les responsables militaires et politiques semblent encore hésiter sur la nature de cette intervention. « Et voilà le problème de l'actuelle politique étrangère des Etats-Unis », regrette de son côté le Washington Post : « Il y a un gouffre entre les menaces terroristes et les éternelles hésitations de Barack Obama. Devant l'Etat islamique, la stratégie de l'engagement minimal au Proche-Orient, appliqué jusqu'à présent par le président, atteint ses limites », estime le quotidien.
Chili : nouvelles manifestations contre la lenteur de la réforme de l’éducation
Au Chili, une nouvelle manifestation d'étudiants s'est soldée par des affrontements avec les forces de l'ordre. « Selon les organisateurs, ils étaient 80 000 à participer à cette manifestation dans la capitale Santiago », écrit El Mercurio qui poursuit : « Cette marche a été pacifique. C'est vers la fin de la manifestation que de jeunes fauteurs de trouble, cagoulés, sont apparus et ont provoqué la police. La police qui a répliqué par des gaz lacrymogènes. Personne n'a été blessé ».
Les étudiants protestent contre les lenteurs de la réforme du système de l'éducation. La présidente Michèle Bachelet est sous pression, constate Diario Uchile. « Car les jeunes chiliens n'ont pas oublié l'une de ses principales promesses de campagne : une éducation gratuite et de qualité pour tous ».
Venezuela : la justice abandonne les charges contre 276 manifestants arrêtés
Au Venezuela, la justice a abandonné toutes les charges qui pesaient sur les 276 manifestants arrêtés lors du mouvement de protestation à l'encontre du gouvernement chaviste, mouvement qui avait secoué le pays au printemps dernier. « Les 276 manifestants sont libres », se réjouit en Une Sol, un journal local de l'île vénézuélienne de Margarita. « Ces personnes, pour la plupart des étudiants, qui ont été poursuivies par la justice du Venezuela pour actes de vandalisme et incitation à la violence, s'en sortent avec des casiers judiciaires vierges ».
Pour les organisations des droits de l'homme, comme le Forum pénal vénézuélien, l'abandon des charges contre les manifestants est bien la preuve qu'ils étaient innocents et que leur détention était illégale. Dans les colonnes d'El Universal, un avocat du Forum pénal estime que les autorités vénézuéliennes n'avaient finalement pas d'autre choix que d'arrêter les procédures judiciaires en cours, pour la simple et bonne raison « qu'il n'existait aucune preuve contre les manifestants ».
Selon les organisations des droits de l'homme, plus de 3 000 manifestants ont été arrêtés pendant le mouvement de contestation au président Nicolas Maduro. Soixante-quatorze d'entre eux se trouvent toujours en détention.
Mexique : 22 322 disparus depuis 2006
Les autorités mexicaines ont fait jeudi 21 août une annonce qui fait couler beaucoup d'encre aujourd'hui : celle du nombre de disparus dans ce pays depuis 2006 et le début de la guerre contre le narcotrafic soit 22 322 personnes. S'il existe depuis toujours une controverse au Mexique sur le nombre des personnes disparues, ce nouveau chiffre a de quoi secouer l'opinion publique, constate La Prensa, « puisque pas plus tard qu'au mois de mai, le secrétaire mexicain de l'Intérieur avait avancé le chiffre de 8 000 ».
La procureure générale, Mariana Benitez, s'en est expliquée devant la presse à Mexico. En fait, rapporte La Prensa, il y a deux listes : la première compte les personnes disparues sous la présidence de Felipe Calderón, de 2006 à 2012 ; la seconde tient le compte des disparus depuis le début de la présidence de l'actuel chef de l'Etat, Enrique Peña Nieto. Sous celle de Felipe Calderon, qui a mené une guerre sans merci aux cartels de la drogue, 12 532 personnes ont disparu en six ans. Elles sont déjà près de 9 800 en seulement deux ans sous la présidence d'Enrique Peña Nieto.