Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Si mercredi soir, Ferguson avait des faux airs de Fallujah, avec ses explosions, sa police équipée de fusils d’assaut et de véhicules blindés pour contrôler les manifestants, jeudi soir, la scène était entièrement différente.
Le comportement des forces de police en cause
Les manifestants étaient toujours là, mais l’atmosphère était presque festive. La raison de ce brusque changement est la décision du gouverneur du Missouri, Jay Nixon, de remplacer les forces locales très impopulaires et excessivement brutales par la police de la route de l’Etat. Celle-ci est dirigée par un noir, le capitaine Ron Johnson, natif de Ferguson, dont la présence au milieu des protestataires a beaucoup contribué à calmer les esprits. « Je comprends la colère et la peur que les résidents de Ferguson ressentent et nos policiers en tiendront compte », a-t-il déclaré.
Les autorités pourraient annoncer dès ce vendredi le nom du policier qui a tué Michael Brown, satisfaisant ainsi l’une des revendications des manifestants. Au Congrès, une sénatrice s’est inquiétée de la militarisation de la police qui dispose de tout un arsenal de guerre fourni par le Pentagone, ravi de transférer le matériel qu’il ramène d’Irak et d’Afghanistan et qui, s’il n’était pas donné aux policiers, serait détruit.