Attaques de drones: la justification du gouvernement américain

Presque trois ans après la mort d'un ressortissant américain, l'imam radical Anwar al-Aulaqi, tué par des drones au Yémen, la justice américaine a publié, le lundi 23 juin, les documents secrets qui avaient autorisé - en septembre 2011 - cette attaque. Une attaque qui avait coûté aussi la vie à un autre Américain, le jihadiste Samir Khan et provoqué un vif débat dans le pays sur la question de la légitimité - ou non - de tuer des citoyens américains à l’étranger.

Le gouvernement américain s'est longtemps opposé à la publication de ces documents qui datent de juillet 2010. Mais l'Union américaine de défense des libertés civiques (ACLU) et le New York Times l'ont exigé au nom de la liberté d'information et la justice leur a finalement donné gain de cause.

Conforme au droit international

Sur le fond, pas de révélations, l'argumentaire des autorités est bien connu, il est détaillé dans le document de 97 pages : une attaque de drones est « conforme au droit international », si la personne visée, en l'occurrence un dirigeant d'al-Qaïda, représente une menace imminente contre les Etats-Unis et si le gouvernement estime que sa capture est impossible.

« Distorsions de la loi »

En fait, les autorités comparent l'attaque de drones à l'action de la police qui pourrait être amenée à tuer un suspect dangereux de manière préventive. Le New York Times salue la publication de ce document en espérant qu'il alimentera le débat sur la légalité de ce genre d'attaques. Mais, pour le Centre de défense des droits constitutionnels (CCR), le texte confirme que le programme des drones « est bâti sur de grossières distorsions de la loi ».

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