Avec notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio
Pour la sous-secrétaire d’État américaine Wendy Sherman, les réels progrès de la Somalie ne peuvent être évalués à l’aune des attentats que les shebabs continuent de perpétrer dans la région.
La sous-secrétaire d’État a délivré ce mardi un long plaidoyer en faveur de la Somalie à l’Institut américain pour la paix, engageant les investisseurs américains à explorer les possibilités offertes par un pays « qui fait d’énormes efforts pour lutter contre le terrorisme et offrir une vie normale à son peuple ».
En annonçant la nomination imminente d’un ambassadeur, l’administration Obama ouvre la voie : « En raison de l’approfondissement de nos relations avec ce pays, et avec l’espoir de voir arriver des jours meilleurs, le président [Barack Obama] va proposer la nomination d’un ambassadeur en Somalie, le premier depuis plus de vingt ans », a annoncé Wendy Sherman.
Cet ambassadeur ne sera pas installé en permanence en Somalie : le diplomate partagera son temps entre Nairobi, la capitale kényane, et des locaux diplomatiques sécurisés qui se trouvent sur l’aéroport de Mogadiscio. Mais c’est d'ores et déjà un pas énorme franchi par Washington, alors que la représentation américaine en Somalie est fermée depuis vingt-trois ans, et que les États-Unis ont été traumatisés par l’échec de leur intervention sur le terrain en 1993, au cours de laquelle dix-huit soldats américains avaient été tués et exhibés dans les rues de Mogadiscio par la milice de Mohammed Farah Aidid.