Avec notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio
Edward Snowden risque de longues années de prison pour vols de documents confidentiels. Exilé en Russie, il bénéficie d’un statut de réfugié, dont il devra, à regret, dit-il, demander le renouvellement au mois d’août. Car depuis le jour où il a quitté les Etats-Unis, le jeune analyste de la NSA a le mal du pays.
« La question ne se pose pas, j’aimerais rentrer à la maison, explique-t-il, depuis le premier jour. Si je pouvais aller où que ce soit dans le monde, ce serait à la maison… »
Sincérité ou interprétation, la perception est filtrée par la mise en scène de cet entretien télévisé sur la chaîne NBC. Edward Snowden se défend d’être un espion russe, il se présente comme un homme qui a agit pour le bien de tous, un « lanceur d’alerte » qui a fait ce qu’il pensait être son devoir : « J’ai certes perdu mon droit de voyager, mais j’ai gagné la possibilité de dormir la nuit. Je me sens bien car j’ai fait ce qui était juste. »
« Un patriote n'aurait pas fui »
La prestation d’Edward Snowden n’a pas ému le secrétaire d’Etat américain. Pour John Kerry, il ne peut y avoir de discussion tant que le jeune analyste ne vient pas faire face à ses responsabilités.
« Un patriote n’aurait pas fui pour chercher refuge en Russie ou à Cuba, ou ailleurs, estime le chef de la diplomatie américaine. Un patriote se tiendrait droit, aux Etats-Unis et défendrait sa cause devant le peuple américain. »
Les soutiens d’Edward Snowden demandent l’immunité accordée aux lanceurs d’alerte pour l’ancien analyste de la CIA, que beaucoup considèrent au contraire comme un traître qui doit répondre de ses actes.