Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron
« Si on veut qu'on aille aux élections, il faut que Martelly aille en prison » scandent les manifestants ! Le ton est donné du côté des opposants. Pour les manifestants du quartier populaire de Bel-Air, comme Roosevelt Casimir, ces trois ans de mandat présidentiel n'ont rien amené de positif : « Martelly ne défend que ses propres intérêts, pas l'intérêt du peuple haïtien. C'est trois ans de misère, rien ne fonctionne dans le pays. Le pays n'est que pour Martelly, sa femme et ses enfants. Pour le peuple, c'est que du bluff et des mensonges ».
A l'approche de la place du Champ de Mars, la manifestation de plusieurs milliers d'opposants a été violement dispersée par la police. L'objectif des forces de l'ordre était que rien ne perturbe la fête du gouvernement. Car à quelques dizaines de mètres seulement des barricades et des tirs de gaz lacrymogènes, la fête des soutiens du pouvoir battait son plein.
« Depuis trois ans que le président Martelly est au pouvoir, c'est la paix et la stabilité. C'est ensemble avec le peuple haïtien, qu'on fait notre route » lance à la tribune, Rudy Heriveaux le ministre de la Communication. Après avoir lancé des cadeaux à la foule, dans la soirée, Michel Martelly a expliqué qu'il acceptait les manifestations mais sans violence.