Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron
Après la publication de l'arrêté, c'est via une allocution télévisée dans la nuit de jeudi que Michel Martelly s'est expliqué sur cette nouvelle étape vers les élections. Se disant fier de son travail, le président a une nouvelle fois accusé les sénateurs de vouloir bloquer le processus démocratique.
« Alors que l'exécutif s'est pressé de faire tout ce qu'on lui avait demandé, que la chambre des députés a fait de même, voilà que six sénateurs refusent d'avancer, refusent d'aller aux élections, refusent de respecter l'accord El Rancho, a déclaré Michel Martelly. Dans le cadre de cet accord, j'ai formé le conseil électoral provisoire, j'ai changé un de mes représentants en désignant un homme de loi, un avocat militant et j'attends l'installation de ce nouveau Conseil électoral provisoire pour qu'il puisse faire ce qu'il faut pour exercer leur mandat ».
Cet avocat considéré comme « militant » par Michel Martelly n'est autre que Fritz Canton, l'un des avocats qui représente actuellement l'ancien dictateur Jean-Claude Duvalier, accusé de crimes financiers et de crimes contre l'humanité. Cette nomination risque fortement de provoquer la désapprobation des militants des droits humains.