Avec notre correspondant à Mexico, Patice Gouy
L'Etat du Tamaulipas ressemble au film Mad Max. Pour traverser l'Etat de la ville de Tampico à la frontière nord américaine, les voyageurs doivent se former en caravanes protégées par la police fédérale. Il faut s'inscrire, signaler son numéro de plaque, ouvrir son coffre, entre 6h30 et 8h du matin, avoir fait le plein du véhicule et pris un petit déjeuner, avoir une voiture en état de marche capable de rouler à 120 km/h pendant 2h, s'engager à ne pas s'arrêter. La caravane part lorsqu'il y a un kilomètre de voitures.
Confusion totale
L'Etat du Tamaulipas ne sait plus comment vivre. Chaque jour, les villes de Tampico, Victoria, Matamoros sont encerclées par des camions qui se mettent en travers des routes pour bloquer la circulation et empêcher les forces de l'ordre d'y pénétrer. Une immense manifestation s'est déroulée ce dimanche contre les incessantes fusillades entre les cartels qui se battent entre eux pour le contrôle du territoire et les forces armées qui interviennent sans aucune logique. On ne sait plus qui sont les bons, qui sont les mauvais. C'est la confusion la plus totale.
→A (RE)LIRE: Mexique : nouveau massacre perpétré par le cartel des Zetas dans le nord du pays
La population réclame comme pour le Michoacan la nomination d'un commissaire chargé de la sécurité car plus personne ne croit dans les institutions locales. Il semble ce matin que le Z 9 l'un des chefs des Zetas, ancien militaire déserteur fondateur de ce cartel, ait été abattu lors d'une fusillade.
→A (RE)LIRE: Mexique: le chef du cartel des Zetas a été abattu