Au Chili, la ville de Valparaiso en proie à un gigantesque incendie

Une partie de 270 000 habitants de Valparaiso sont contraints de fuir. Depuis samedi 12 avril, des flammes impressionnantes ont fait au moins 12 morts, dévasté 2 000 habitations maisons et conduit à l'évacuation de 8 000 habitants, selon un dernier bilan. La présidente Michelle Bachelet a déclaré l'état d'urgence dans ce qui est l'un des plus importants ports du Chili, et dont le quartier historique figure au patrimoine mondial de l'humanité.

Les images sont spectaculaires : les feux continuent à gagner du terrain et sont devenus incontrôlables aux portes de la très belle ville chilienne de Valparaiso. Il n'y a plus d'eau, plus d'électricité dans de nombreux quartiers. La présidente Michelle Bachelet a dépêché des milliers de soldats pour maintenir l'ordre et participer aux opérations d'évacuation.

Ricardo Bravo est le préfet de la région de Valparaiso. Selon lui, c'est la pire catastrophe à laquelle il ait assisté. Ce dimanche, pendant la journée, il confiait à RFI : « Le déploiement des forces de secours est immense, mais malheureusement, les conditions climatiques sont inadaptées aux avions et aux hélicoptères qui sont prêts de décoller, car nous faisons face à un manque de lumière et de visibilité qui ne permet pas d’intervenir. »

Les flammes se sont propagées à une grande rapidité à cause de la chaleur qui règne dans le région et des vents forts, gagnant les collines alentoures. « Nous sommes prêts, avec tout le personnel disponible, afin de combattre l’incendie et nous avons fait tout ce que nous pouvions pour le moment, explique le préfet. Mais comme le signalait le maire de Valparaiso, qui connaît très bien la région, l’accès à la zone où l’incendie s’est déclenché est très difficile. » Et de conclure : « Je dois vous dire que je n’avais jamais vu une catastrophe comme celle-ci. Je suis né et je vis ici, et c’est la pire catastrophe que j’ai vu à Valparaiso », affirme Ricardo Bravo.

Le port et le quartier historique épargnés

L'incendie s'est déclaré samedi après-midi à la Polvora, à la périphérie de Valparaiso, ravageant 15 hectares d'eucalyptus, de pâturages et de buissons, selon l'Office national des situations d'urgence (Onemi). Samedi soir, l’incendie était arrivé dans la périphérie de la ville, attisé par de forts vents. Les pompiers de Valparaiso aidés par des compagnies des localités proches, ainsi que par des renforts venus de Santiago ont lutté toute la nuit pour éviter que l'incendie ne se propage vers le centre-ville, comme l'explique Francisco Valle, journaliste de la radio Bio-Bio :

« Jusqu'à présent, le feu se limite à la partie supérieure de la ville. Il faut savoir que Valparaiso est une baie, en face du Pacifique Sud, et que le port se trouve à la base de la baie. L’incendie s’est déclenché et a avancé dans les hauteurs de la ville. Ce matin, on avait évoqué le danger de voir le feu se propager vers la partie basse de la ville, où se trouve le centre historique du port, mais cela n'a pas finalement eu lieu. »

Dimanche, 1 200 pompiers continuaient de combattre des foyers encore actifs de l'incendie. « L’incendie avance dans les zones aux alentours de la ville et le quartier historique n'est pas affecté, poursuit Francisco Valle. Le feu se concentre dans les hauteurs de Valparaiso : de vastes zones de terrain où habitent des gens avec une forte vulnérabilité sociale, et il y a des familles entières qui ont tout perdu. »

Les autorités écartent maintenant que l'incendie puisse atteindre le centre historique. Mais au moins 12 personnes sont mortes. Les secours poursuivent leurs fouilles pour trouver d'autres victimes éventuelles. Le feu a détruit au moins 2000 maisons. Plus de 8 000 personnes ont dû être évacuées. Les incendies sont fréquents dans le centre du Chili, où les étés sont caractérisés par de fortes vagues de chaleur.

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