Nouvel élan dans les relations franco-mexicaines

Ce vendredi 11 avril est le deuxième jour de la visite d'Etat du président français au Mexique. Une visite qui scelle la réconciliation entre les deux pays, après les tensions liées à l'affaire Florence Cassez. Ce rapprochement est important pour la France, qui trouve là un allié diplomatique potentiel, et souhaite renforcer le partenariat économique entre les deux pays.

Avec notre envoyé spécial à Mexico, Florent Guignard

Une amitié retrouvée après les tourments de l’affaire Florence Cassez ? 50 ans après le général de Gaulle qui voulait « marcher main dans la main » avec le Mexique, François Hollande a lui aussi donné dans le symbole, en lançant : « Une nouvelle page s’écrit. Ce n’est plus "la mano en la mano", c’est "el corazon con el corazon". »

« Le cœur avec le cœur », François Hollande était très fier de sa formule. Il l’a répétée plusieurs fois jeudi. Illustration de ce nouvel élan, le président mexicain est invité à Paris le 14 juillet 2015. François Hollande souhaite même que le Mexique rejoigne la Francophonie. Et puis une quarantaine d’accords - rien que ça - ont été signés hier, dans une ambiance très détendue.

Appui des pays émergents

François Hollande a besoin d’alliés diplomatiques. Sur la scène internationale, la France, par exemple, ne veut pas rater sa conférence sur le climat l’an prochain. Il est donc important d’avoir l’appui des pays émergents.

La France a aussi besoin d’alliés économiques et le Mexique en est un : les échanges commerciaux devraient doubler en trois ans avec des investissements espérés dans les transports, l’énergie, la culture, et bien sûr l’aéronautique, aujourd’hui le fleuron de coopération franco-mexicaine. François Hollande inaugurera d'ailleurs ce vendredi après-midi le campus aéronautique de Queretaro à 200 km au nord de Mexico.

L'affaire Maude Versini

L’affaire Florence Cassez est soldée, mais une nouvelle affaire s’est invitée dans cette visite d’Etat : une Française, Maude Versini, n’a pas vu ses enfants depuis deux ans, retenus, dit-elle, par leur père mexicain.

Il y a deux jours, pour l’Élysée, c’était une affaire privée. On respecte les procédures judiciaires. Pas question de parasiter les retrouvailles franco-mexicaines. Sauf que François Hollande lui-même a décidé d’évoquer le sujet, seulement pas avec son homologue mexicain, mais devant les Français de Mexico. « Il peut y avoir aussi des ressortissants français qui à la suite de séparation, de drames conjugaux, peuvent être séparés. Je sais ce que ça peut représenter ici comme ailleurs. Sachez bien que la France sera toujours à vos côtés, qu’elle n’abandonne personne [...]. La France doit défendre tous ceux qui sont Françaises et Français, où qu’ils soient. »

Polémiques sur les nominations

En visite au Mexique, François Hollande n’échappe pas pour autant à la politique française et aux polémiques sur les dernières nominations.

Des nominations en forme de « recasage », que l’entourage de François Hollande a justifié. L’exfiltration de Harlem Désir, du PS aux Affaires européennes ? L’Élysée rappelle mollement qu’il était député européen depuis 15 ans. Pierre-René Lemas, l’ex-secrétaire général de l’Élysée, va quant à lui atterrir à la Caisse des dépôts, une des institutions les plus prestigieuses de la République. « Mais en quoi nommer un haut fonctionnaire compétent serait une entorse à la République exemplaire ? », demande un proche du président. On rappelle d’ailleurs que c’est le Parlement désormais qui a le dernier mot sur les nominations.

En tout cas, pour François Hollande, après cette claque des municipales, la vie va reprendre son cours. Le président promet de revenir sur le terrain, en France, et pas seulement à l’étranger.

 → A (RE)LIRE : À Mexico, la France et le Mexique «main dans la main»

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