Avec notre correspondant à Buenos Aires, Jean-Louis Buchet
Après avoir perdu l’appui d’une grande partie des classes moyennes, Cristina Kirchner est-elle en train de perdre le soutien des travailleurs, traditionnellement péronistes ? C’est en tout cas ce que veulent démontrer les organisateurs de la grève qui entendent faire de Buenos Aires une ville morte ce jeudi. Les syndicats protestent contre l’inflation - 28 % en 2013, et plus encore depuis la dévaluation de janvier.
Pressions sur les salaires
Ils dénoncent les pressions du gouvernement pour limiter les hausses de salaires dans les négociations en cours avec le patronat. « Nous faisons grève pour exiger que les augmentations salariales ne soient pas plafonnées. Le gouvernement doit cesser de faire pression sur les entreprises pour limiter les hausses dans les négociations paritaires », explique Hugo Moyano, le puissant leader de la CGT.
Moyano, l'un des principaux alliés de la présidente Cristina Kirchner jusqu’en 2011, se veut l’avocat d’autres catégories sociales que les seuls employés et ouvriers : « Une hausse d’urgence des retraites doit être accordée. La situation des retraités est particulièrement injuste : on leur a donné une augmentation qui, avant même d’avoir été perçue a déjà été absorbée par l’inflation ! ». À dix-huit mois d’une présidentielle où Cristina Kirchner ne peut se représenter, cette grève permettra de mesurer les forces respectives des péronistes pro-gouvernementaux et dissidents.