À la Une : Pourquoi les Américains ont du mal à comprendre la Russie

C’est la politique internationale, à savoir le « oui » de la population de Crimée à un rattachement avec la Russie qui fait la Une des quotidiens outre-atlantique.

Pour le New York Times, ce référendum est clairement un test pour la politique extérieure américaine, et son concept de « light footprint ». C’est Barack Obama lui-même qui avait formulé, au cours de son premier mandat cette idée de « l’empreinte légère ». 
Concrètement, cela signifie que les États-Unis renoncent aux interventions militaires pour exercer ce qu’ils appellent un « leadership » en retrait. En privé, le président américain a d’ailleurs admis que son pays était dans une phase de retrait de la scène internationale, comme ce fut déjà le cas après la guerre du Vietnam. Le problème, écrit le New York Times, c’est que cette politique est souvent considérée comme un aveu de faiblesse par les alliés et ennemis des États-Unis. Et que, dans ce cas précis de la crise ukrainienne, c’est le président russe Vladimir Poutine qui mène le jeu pour l’instant.

Une chose est sûre, selon Angela Stent, spécialiste de la Russie : les Américains ont du mal à comprendre ce pays. D’après ce professeur d’université qui s’exprime dans le Washington Post, les autorités manquent cruellement d’expertise sur le sujet. En fait, à cause des restrictions budgétaires dans les facultés et autres centres de recherches, les personnes qui étudient en profondeur l’évolution de la société postsoviétique sont de moins en moins nombreuses. Pour Angela Stent, il n’y a pourtant pas de doute : celui qui veut comprendre la crise actuelle en Ukraine doit chercher les explications dans l’effondrement du bloc soviétique en 1991. Et Angela Stent de conclure : « Une fois que la crise sera terminée et que nous, spécialistes de la Russie, auront disparu du petit écran pour fournir des analyses sur la situation, il sera grand temps de travailler en profondeur à une amélioration des relations américano-russes. Mais cela suppose d’investir dans la recherche et de former toute une nouvelle génération d’experts de ce pays susceptible de nous expliquer en quoi la Russie pourra être aussi bien un rival qu’un partenaire ».

L’opposition vénézuélienne prête au dialogue

La contestation continue au Venezuela. Hier, dimanche 16 mars 2014, ils étaient encore plusieurs milliers à manifester dans les rues de Cacaras, cette fois pour « dénoncer l’ingérence cubaine », rapporte El Universal. Une partie de l’opposition estime que des agents cubains ont infiltré l’appareil d’État, les forces armées et même les manifestants. Des accusations rejetées illico par le président Nicolas Maduro qui a répondu : « Ces attaques nous confortent dans notre conviction que nous devons renforcer la fraternité entre les peuples cubains et vénézuéliens », des propos repris entre autres dans les colonnes d’El Nacional.

En attendant, le chef de file de l’opposition Henrique Capriles a adopté un nouveau ton face au gouvernement. Le journal El Nacional nous apprend qu’Henrique Capriles est désormais disposé à rencontrer le président et à débattre avec lui. Chose qu’il avait jusqu’à présent refusée, précise le journal. « Je suis prêt à y aller afin d’établir la vérité », a fait savoir l’ancien candidat malheureux à la présidentielle. Signalons aussi Vincent que la nouvelle présidente chilienne Michele Bachelet a pour la première fois pris position dans la crise qui frappe le Venezuela depuis plus d’un mois. « Le pouvoir de Nicolas Maduro est légitime, a-t-elle déclaré dans une interview au journal El Mercurio, avant d’ajouter : « personne n’a le droit de renverser son gouvernement ».

Documentaire sur la tentative de renverser « Papa Doc »

C’est Gotson Pierre, le directeur de l’agence Alterpresse, qui attire notre attention sur un documentaire intitulé « Victorieux ou morts, mais jamais prisonniers ». Ce film de Mario Delatour revient sur un épisode souvent méconnu par la jeune génération, écrit Gotson Pierre, à savoir la tentative de renverser le régime de François Duvalier alias « Papa Doc » en juillet 1958. Mais cette tentative menée par trois Haïtiens exilés accompagnés de cinq mercenaires américains a échoué et les rebelles ont été tués. D’après Alterpress, ce film s’inscrit dans le cadre du travail de mémoire effectué en Haïti, un travail qui se fait lentement, mais sûrement. Et « les cinéastes y contribuent de manière non négligeable », estime Gotson Pierre.
 

 

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