A la Une : le Venezuela rompt ses relations avec le Panama

Le président vénézuélien a décidé de rompre les relations diplomatiques et économiques avec le Panama. Nicolas Maduro est furieux que ce pays ait proposé une réunion de l'OEA, l'Organisation des Etats américains, pour parler de la situation tendue dans son pays. En pleine cérémonie à l’occasion du premier anniversaire de la mort d’Hugo Chavez et devant tous les invités, dont les présidents de Bolivie et du Nicaragua, le président vénézuélien s'en est pris à son homologue panaméen Ricardo Martinelli, l'accusant d'être un président de droite qui a systématiquement œuvré contre le Venezuela.

Cette décision du président vénézuélien de rompre les relations avec le Panama est également à la Une de presque tous les journaux au Venezuela aujourd’hui. La décision de Nicolas Maduro de rompre les relations avec le Panama a surpris tout le monde. Pourtant, cette décision n’est pas si étonnante, estiment plusieurs journalistes vénézuéliens. Pour El Universal, il s'agit d'un « nouvel écran de fumée, savamment mis en scène par le gouvernement chaviste pour détourner l'attention de la contestation économique, politique et sociale qui ne faiblit pas depuis un mois. C'est une stratégie bien connue », explique le quotidien. « Quand il y a des difficultés à l'intérieur du pays, le régime chaviste brandit la menace d'un complot étranger. Mais les Vénézuéliens ne sont pas dupes ».

Nicolas Maduro a non seulement rompu les relations politiques et diplomatiques avec le Panama. Il a également gelé les relations économiques avec ce pays d'Amérique centrale. Le quotidien Ultimas Noticias apporte des précisions à ce sujet. Selon le journal, « le Venezuela a importé des biens pour une valeur de 1 milliard 604 millions de dollars américains en 2012. Il s'agit avant tout d'appareils électroménagers et de textiles ». Mais ce qui risque avant tout de poser problème, ce sont les accords conclus entre le Venezuela et le Panama concernant la zone franche de colons, située au Panama. Selon Ultimas Noticias, des entrepreneurs vénézuéliens doivent près de 2 milliards de dollars à leurs collègues dans cette zone franche. Ces dettes sont consécutives aux difficultés des entreprises vénézuéliennes pour obtenir des dollars à cause du contrôle du marché des changes de devises, exercé par le gouvernement de Nicolas Maduro. Et Ultimas Noticias de conclure: « le gel des relations économiques risquent donc de coûter cher au Panama ».

Les réactions sont également très vives dans la presse panaméenne : « Maduro nous traite de laquais », s'insurge le quotidien El Siglo en référence aux propos tenus par le chef d'Etat vénézuélien qui a effectivement accusé son homologue panaméen d'être le « laquais de Washington », le soupçonnant de conspirer contre le pouvoir de Caracas. « Ses propos d'une très grande violence ont suscité la stupéfaction générale au Panama », rapporte le journal. « Dans un communiqué, le gouvernement a déclaré ne souhaiter que la paix et le renforcement de la démocratie au Venezuela, qualifié de pays frère », écrit de son côté La Estrella. Ce quotidien pointe également la question économique, dont parle la presse vénézuélienne, en s’interrogeant : « Qui paiera la dette » ?

Costa Rica : Johnny Araya se retire du second tour de la présidentielle
 
Au Costa Rica, la campagne présidentielle pour le second tour a connu hier un tournant inattendu et sans précédent dans l’histoire du pays. Johnny Araya, le candidat du parti au pouvoir, a jeté l’éponge. « Araya se retire de la présidentielle », titrent plusieurs journaux du pays. Les derniers sondages ont montré un avantage criant pour son rival Luis Guillermo Solis, candidat de l’Action citoyenne. Ce dernier comptabilise plus de 60% des intentions de vote contre à peine 20% pour son adversaire. « J’ai entendu la volonté de changement dans le pays », a expliqué Johnny Araya pour justifier son retrait, écrit La Nacion qui poursuit : « Mais plus probablement le candidat du Parti de libération nationale a voulu éviter une humiliation publique ».

Pourtant, ce retrait pose des problèmes d’ordre constitutionnel. Car « selon la Constitution, le second tour doit se tenir quoi qu’il arrive », explique le quotidien El Financiero. « Reste maintenant à savoir comment ce scrutin à un seul candidat sera organisé, une situation qui ne s’est encore jamais présentée dans l’histoire du Costa Rica ». Et El Financiero de conclure : « C’est aussi la première fois que le Parti de libération nationale ne passe pas la barrière des 20%. C’est en soi déjà assez douloureux. Mais le retrait d’Araya du second tour fait de cette journée du mercredi 5 mars 2014 la plus sombre dans l’histoire du parti ». 

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