Déjà la semaine dernière, lorsque le Panama avait sollicité l'OEA pour évoquer la situation au Venezuela, Nicolas Maduro avait fustigé son homologue panaméen. Cette fois, il l'a fait en public, devant des dizaines de chefs d'Etat étrangers et de ministres rassemblés mercredi à Caracas pour commémorer le premier anniversaire de la mort de Hugo Chavez.
« Devant la conspiration ouverte par l'ambassadeur du gouvernement panaméen à Washington au sein de l'OEA , j'ai décidé de rompre les relations politiques et diplomatiques avec le gouvernement actuel du Panama et de geler toutes les relations commerciales et économiques à compter de maintenant », a déclaré le chef de l'Etat vénézuélien ce jeudi 6 mars 2014 à Caracas.
Devant tous les invités, dont les présidents de Bolivie, de Cuba et du Nicaragua, Nicolas Maduro s'en est pris à son homologue panaméen Ricardo Martinelli, l'accusant d'être un président de droite qui a systématiquement œuvré contre le Venezuela, et ouvrant la voie à une intervention de l'OEA. Suite à cette déclaration, le principal intéressé s'est déclaré surpris. Dans un communiqué, il considère inacceptables les outrages prononcés par son homologue à son encontre, l'accusant de lancer un écran de fumée pour nier la réalité de son pays.
Pour le secrétaire général de l'OEA, José Miguel Insulza, il serait utile qu'une délégation soit reçue au Venezuela pour initier une médiation avec l'opposition. Hors de question, a cependant répliqué Nicolas Maduro, accusant l'OEA d'interventionnisme. Pour l'opposant vénézuélien Henrique Capriles, cette rupture des relations avec le Panama est encore un moyen de détourner l'attention de la crise actuelle. Une session privée doit se tenir au siège de l'OEA à Washington ce jeudi, avec les représentants du Conseil permanent de l'organisation.