Venezuela: Maduro critiqué jusque dans son propre camp

Le bilan des morts s'alourdit peu à peu au Venezuela : quatorze personnes seraient mortes depuis le début de la protestation étudiante, il y a trois semaines. Hier, la journée du lundi 24 février a été une journée particulièrement meurtrière avec deux personnes décédées en marge de manifestations se déroulant dans le pays. Malgré les appels au calme du pouvoir comme de l'opposition, les étudiants ont installé plusieurs barricades dans de nombreuses villes du pays, dont Caracas. Et face à cette protestation étudiante qui ne faiblit pas, il n'y avait pas qu'Henrique Capriles, le leader de l'opposition, pour critiquer les décisions du président Maduro.

Avec notre correspondant à Caracas, Julien Gonzalez

Une voix discordante dans les rangs socialistes de Nicolas Maduro. Et pas n'importe laquelle ! Celle du gouverneur de l'Etat de Tachira : là où tout a commencé. Ce lundi, José Gregorio Vielma Mora n'a pas hésité à prendre ses distances avec le gouvernement : « Je suis contre l'idée qu'on utilise des armes face à des manifestants pacifiques. Tous ceux qui sont en ce moment emprisonnés pour des raisons politiques, qu'on les laisse rentrer chez eux. Y compris Leopoldo Lopez. De plus, il n'était absolument pas nécessaire de faire voler des avions militaires au-dessus de l'Etat de Tachira. C'est une très grave erreur. »

Une position à rebours du pouvoir, présentée juste avant le Conseil fédéral de ce lundi. Une réunion convoquée par Nicolas Maduro, de tous les acteurs politiques élus, du parti au pouvoir comme de l'opposition, à laquelle n'a finalement pas assisté Henrique Capriles.

« Comment voulez-vous que j'aille à ce Conseil »

« En ce moment, la répression du pouvoir continue dans différentes zones du pays, déplore ce dernier. Deux personnes sont mortes ce lundi. Alors comment voulez-vous que j'aille à ce Conseil alors que les droits de l'homme sont violés en ce moment ? Je ne veux pas être celui qui va aller voir Nicolas Maduro et lui serrer la main. Comme si il ne se passait absolument rien dans le pays. »

Nicolas Maduro, lui, a réitéré son invitation à la grande conférence nationale de la paix prévue ce mercredi.

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