Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron
La décision de la cour d'appel était attendue depuis juin dernier. Devant une salle d'audience comble, le juge Jean-Joseph Lebrun a affirmé jeudi que les plaintes des victimes de la dictature étaient recevables. La cour a aussi établi qu'en sa qualité de président et chef des armées, Jean-Claude Duvalier avait une responsabilité légale dans les crimes commis durant son régime.
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« La notion de crime contre l'humanité fait partie de la coutume internationale, et celle-ci fait partie du droit haïtien. Les actes reprochés au nom de Jean-Claude Duvalier constituent des crimes contre l'humanité et sont, de par leur caractère continu, imprescriptibles. De sérieux indices, relatifs à la participation indirecte et à la responsabilité pénale de l'inculpé Jean-Claude Duvalier, sont évidentes », a martelé le juge Lebrun.
Pour les parties civiles, l'ouverture d'une nouvelle instruction est une décision historique, un réel progrès pour l'état de droit en Haïti. A l'issue de l'audience, les avocats de l'ancien dictateur ont eux annoncé qu'ils allaient faire appel de cette décision, dénonçant une manipulation de la justice haïtienne par les organisations internationales des droits humains.