Brésil: plus d'un million d’abonnés à la bibliothèque numérique

La toute nouvelle bibliothèque numérique au Brésil connait un immense succès. Lancée il y a deux ans, elle vient de passer le cap du million d’abonnés.

De notre correspondant à Rio de Janeiro,

Le surnom de la bibliothèque numérique est « Nuage de livres », « Nuvem de livros » en portugais. C’est la version brésilienne du Cloud anglo-saxon. Mise en ligne fin 2012, « Nuage de livres » est déjà dotée de 11 000 ouvrages de référence. C’est peu, par rapport aux géants mondiaux des livres en ligne, comme Amazon. Le début est donc encourageant. Sur Internet circulent de petites vidéos de publicité, pour attirer le chaland.

« Au Brésil, raconte l’une d’elles, 15 millions d’élèves n’ont pas accès à une bibliothèque. C’est pourtant un droit constitutionnel. A partir de 2020, toutes les écoles devront avoir une bibliothèque, avec au moins un livre par élève. Mais tout ça, c’est très cher ». Alors que bien sûr, conclut cette vidéo de promotion en ligne, une bibliothèque virtuelle est bien moins chère, et accessible à tous.

Des livres des plus variés

Sur le site « Nuvem de livros », les ouvrages sont en portugais, mais aussi depuis peu en espagnol. Figurent des romans, des études universitaires, des livres audios, des vidéos, et même des dépêches de l’AFP, l’Agence France-Presse, qui a signé un partenariat avec le « Nuage de livres ». Le catalogue est modeste mais n’est pas gratuit pour autant : deux euros par mois et moins d’un euro pour les étudiants par exemple. Les étudiants sont d’ailleurs ceux que vise Jonas Suassuna, le créateur de cette bibliothèque en ligne brésilienne.

« Le "Nuage" a pour objectif de répondre aux besoins de trois types de public, explique-t-il, les familles, les écoles, mais surtout le public universitaire, car la manière de fréquenter les universités a changé, avec l’arrivée de l’enseignement à distance qui représente désormais un nombre très important d’élèves et d’étudiants ».

Inciter les Brésiliens à lire davantage

Grâce à cette bibliothèque, les autorités espèrent inciter les Brésiliens à lire davantage, car à l’heure actuelle ils lisent peu, très peu même : en moyenne quatre livres par an, loin derrière un pays comme la France, où l’on lit 11 livres par an en moyenne. Les Brésiliens ne lisent pas ou peu ni dans les cafés, ni dans le bus, ni dans le métro.

Alors liront-ils davantage s’ils peuvent le faire sur leurs tablettes ou leurs smartphones ? Rien n’est moins sûr. Mais le potentiel est énorme, puisqu’aujourd’hui plus de 100 millions de Brésiliens ont accès à Internet. Et même si certains éditeurs rechignent à céder les droits de leurs ouvrages, le « Nuage de livres » veut continuer de grandir, et il aura d’ici la fin de l’année sa version péruvienne, chilienne, mexicaine et même colombienne !

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