Barack Obama et François Hollande affichent leur bonne entente

Barack Obama et François Hollande ont affiché leur identité de vues ce mardi sur les grandes questions géopolitiques et économiques, échangeant compliments et témoignages de loyauté, lors de la visite d'Etat du président français à la Maison Blanche.

Une vraie lune de miel a été mise en scène à la Maison Blanche. L’alliance franco-américaine n’a jamais été aussi forte, a affirmé Barack Obama. Tout au long de cette matinée, le message délivré par Barack Obama et François Hollande a été le même : chacun de nos deux pays sait ce qu’il doit à l’autre, sa liberté, selon les propres termes du président français.

Dès la cérémonie d’accueil sur les pelouses de la Maison Blanche, devant des milliers d’invités, le ton était donné. « François » et « Barack » ont résumé cette journée avec un même mot-clé : « ensemble », « together », un mot prononcé à de multiples reprises par les deux chefs d’État.

Barack Obama et François Hollande étaient à ce point en harmonie pendant cette journée, qu’ils étaient assortis jusque dans la tenue, costume bleu marine, chemise blanche et cravate bleue. Michelle Obama a fait une brève apparition, dans un manteau rouge éclatant, et a été très applaudie, avant que les deux chefs d’État ne disparaissent dans le bureau ovale.

« Peser sur le destin du monde »

France et États-Unis se voient comme deux pays qui ont vocation à peser sur le destin du monde, selon l’expression de François Hollande. Barack Obama a remercié la France, pour avoir pris l’initiative sur des terrains tels que le Mali. Illustration de la lutte contre le terrorisme, préoccupation de premier plan, partagée par Washington et Paris.

Et sur la Syrie, François Hollande a évoqué une vision commune, un but partagé, loin des dysfonctionnements diplomatiques apparents sur la stratégie à mettre en œuvre pour contraindre le régime de Damas à plier. En fait, les journalistes avaient mal compris, la France n’a pas été gênée par le pas en arrière de l’administration américaine concernant une intervention militaire.

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Quant au scandale de la NSA, encore une fois, aucun malentendu, les services de renseignements américains et français travaillent en étroite coopération.

Avertissement au Medef

Répondant aux questions des journalistes, les deux chefs d’État sont également revenus sur la visite d’une délégation d’hommes d’affaires français en Iran. Barack Obama a adressé une mise en garde à ceux qui auraient mal compris : « Ces chefs d’entreprises agissent en Iran à leurs risques et périls, mais s’ils violent l’embargo toujours en vigueur, nous agirons, et ce sera comme si le ciel s’abattait sur leur tête ». « Je ne dirige pas le patronat français, a ensuite repris François Hollande, et j’ai fait connaitre ma position aux entreprises concernées ». Le président du Medef Pierre Gattaz, qui fait partie de la délégation française, aura entendu le message.

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La journée s’est conclue par un dîner d’État avec 320 invités. Ce fut l’heure de la séparation pour Barack Obama et François Hollande. Mais les deux hommes se retrouveront bientôt, puisque le président américain a confirmé sa participation aux commémorations du 70e anniversaire du Débarquement allié, le 6 juin prochain.


François Hollande décore six anciens combattants de la Légion d’honneur

François Hollande, après avoir déposé une gerbe sur la tombe du Soldat inconnu de la Première Guerre mondiale, a remis ce mardi la Légion d’honneur, la plus importante distinction française, à six anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale. Une autre manière de célébrer les liens entre la France et les États-Unis.

Avec notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio

Arthur, 93 ans, a effectué 14 missions en France. Henry, 91 ans, a débarqué à Omaha Beach le 6 juin 1944, comme Robert, qui sera le seul survivant de son embarcation. Robert, décoré de la Silver Star, a reçu hier la Légion d’honneur des mains de François Hollande.

Dire que cette cérémonie est importante aux États-Unis est un euphémisme.Les vétérans de la Seconde Guerre mondiale, au-delà de toute considération diplomatique, sont extrêmement touchés par cette marque de reconnaissance. Pour Sébastian Gianfrido, le lien avec la France est une tradition familiale. Son père s’était engagé en 1914 et 30 ans plus tard, Sébastian a débarqué en Normandie. « Le peuple français est proche des Américains. C’est juste de la reconnaissance, on reconnait ce que la Seconde Guerre mondiale a représenté pour le monde, car je pense que tout cela s’oublie doucement », songe-t-il.

Sébastian, Arthur, Henry, expliquent qu’ils ne pensaient pas au danger en s’engageant pour participer à la libération de la France. Un débarquement meurtrier dont ils parlent avec émotion, une émotion due aux terribles récits de la guerre, mais surtout au souvenir de leur jeunesse.

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