Avec notre correspondant à Quito, Eric Samson
Les onze étrangers étaient retenus dans une maison aux fenêtres toujours fermées, à deux minutes du nouvel aéroport international de Quito. Ils étaient arrivés le 17 janvier dernier après des escales en Argentine et au Pérou pour faire croire qu´ils étaient touristes. Dès leur arrivée, « les coyotes » comme on appelle ici les trafiquants de personnes leur avaient retiré leurs bagages.
Ils vivaient depuis dans des conditions plus que précaires, entassés dans deux chambres, sans vêtements chauds et pratiquement pas d´aliments. Ils étaient constamment surveillés et sans communication. Tous n´attendaient qu´une chose : de faux-papiers pour continuer leur voyage vers les Etats-Unis, via la Colombie.
L'Equateur, pays de transit
C´est d´ailleurs à Bogota qu´un migrant victime du même réseau a pu envoyé un courriel et une photo pour dénoncer les conditions déplorables de son séjour à Quito.Cinq personnes ont été arrêtées, dont une Equatorienne. Séduits par de fausses promesses de travail, les migrants avaient payé chacun entre 5 000 et 8 000 euros.
L´Equateur est un pays de transit pour les trafiquants depuis la suppression du visa d´entrée en 2008. Après avoir constaté un triplement du nombre de visiteurs en provenance de plusieurs pays d´Asie et d´Afrique, les autorités avaient d´ailleurs rétabli en septembre 2010 le visa d´entrée pour plusieurs pays dont l´Erythrée, l´Ethiopie, le Kenya, le Nigeria et la Somalie.