La CIJ donne raison au Pérou sur son différend frontalier avec le Chili

« Un jugement historique », titre El Peruano. « Le Pérou peut être satisfait de la reconnaissance des droits souverains sur un espace maritime supérieur à 50 000 km2 », poursuit le journal. « Plus de 70% de ce que demandait le Pérou a été obtenu », affirme le chef de l’Etat Ollanta Humala. « Ce jugement de La Haye clôt définitivement le tracé des frontières du pays et inaugure une nouvelle relation avec le Chili », a-t-il déclaré.

Cet arrêt permettra au Pérou de concentrer ses efforts au développement du pays, nous dit encore El Peruano.
Pourtant, le président du syndicat de pêcheurs artisanaux de Tacna considère qu’ils n’ont rien gagné avec ce jugement, alors que leur secteur d’activité est très précaire, déclare-t-il dans les colonnes d’El Comercio.
Et de l’autre côté de la frontière, à Arica, les pêcheurs ont manifesté leur colère en disant qu’ils étaient de toute façon toujours abandonnés par l’Etat chilien, rapporte le journal. Pourtant, le ministre de l’Economie chilien assure que 99,9% des activités de pêche d’Arica ont été sauvegardés, explique El Mercurio.

Soulagement côté péruvien, déception côté chilien

La Cour de La Haye a « reconnu partiellement les droits du Chili », titre El Mercurio.
Le président en exercice Sebastian Piñera a estimé que la Cour a respecté la souveraineté maritime du Chili.
En revanche, La Tercera rapporte que « Les juges ont sous-estimé les preuves qui existaient dans l’accord de 1954, qui reconnaissait l’existence tacite d’un tracé maritime entre les deux pays ».  
« C’est une perte douloureuse de droits économiques », a déclaré Heraldo Muñoz, le futur ministre des Affaires étrangères de Michelle Bachelet. Malgré cela, il a assuré que le Chili appliquera la décision de La Haye. « J’espère que le Pérou en fera autant », a-t-il ajouté. Du côté de l’entreprise de pêche Corpesca, qui pêche régulièrement dans la zone de litige, on temporise : « Les dernières années, les prises ont été faites dans la Zone économique exclusive que le pays conserve », a-t-il assuré, même si « les espèces peuvent migrer selon les années ».
La Bolivie, qui réclame un accès à la mer auprès de la Cour, estime que le jugement de La Haye crée un précédent important, rapporte El Mercurio. « Nous espérons que la Cour sera aussi équitable dans le traitement de notre cas », a déclaré le président Evo Morales lors d’une conférence de presse à La Havane au sommet de la CELAC, les Etats latino-américains et des Caraïbes, qui se tient aujourd’hui et demain sur l’île de Cuba.

Les chefs d’Etat et de gouvernement de la CELAC à La Havane

Il s’agit du deuxième sommet de cette communauté régionale, lancée par le président vénézuélien Hugo Chavez en 2011, qui regroupe 33 Etats au sud des Etats-Unis, une organisation qui ne comprend ni les Etats-Unis, ni le Canada, à la différence de l’OEA, l’Organisation des Etats américains.
Cette année, La Havane s’est transformée en « Capitale d’Amérique latine et des Caraïbes », titre le quotidien officiel Granma, qui explique les trois lignes directrices de ce sommet : le rejet de l’embargo américain contre Cuba et du maintien de ce pays dans la liste des pays qui soutiennent le terrorisme ; une déclaration qui désigne l’Amérique latine et les Caraïbes comme zone de paix, et le soutien au processus de paix colombien qui se déroule à La Havane.
La capitale cubaine a accueilli les chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres, ainsi que le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, qui en a profité hier pour se faire couper les cheveux dans les rues de La Havane, rapporte Cubadebate. Le site publie aussi des photos des rencontres entre la présidente argentine Cristina Kirschner et l’ancien président cubain Fidel Castro, en survêtement bleu. Fidel Castro qui a aussi rencontré la Première ministre jamaïcaine et la présidente brésilienne. Même le président du Surinam, poursuivi pour trafic de drogue et assassinat, Dési Bouterse, a fait le déplacement à Cuba.

Au Mexique, l’armée a arrêté le numéro trois du groupe criminel des Chevaliers Templiers, un des hommes les plus recherchés du Mexique

Dionicio Loya Plancarte, alias El Tío Nicho, accusé de contrôler tout le trafic de drogue dans la capitale de l’Etat du Michoacán, a été retrouvé dans les toilettes d’une maison dans la ville de Morelia, titre El Excelsior qui publie un organigramme de la structure du groupe criminel « La Familia Michoacana ».
Juste après cette arrestation, le nouveau commissaire à la sécurité du Michoacán Alfredo Castillo a annoncé avoir signé un accord avec 30 dirigeants de ces groupes d’autodéfense, ces civils qui s’étaient armés pour combattre les groupes criminels, rapporte Milenio. Un accord qui devrait institutionnaliser les « autodéfenses » en les incorporant aux corps de la police municipale et rurale. 

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