C’est une victoire. Mais une petite victoire. Le Pérou, grâce à la décision de la Cour internationale de justice, voit sa frontière maritime élargie. Selon la carte affichée dans la salle d’audience, les juges ont certes reconnu la frontières revendiquée par le Chili jusqu’à 80 miles des côtes.
Mais pour ce qui est de la zone qui va au-delà de cette limite, c'est-à-dire entre les 80 miles et les 200 miles au large de la côte, le Pérou remporte la mise. Une décision historique qui rompt le statu quo qui existait entre ces deux pays depuis plusieurs dizaines d’années.
Peter Tomka, le président du tribunal a fait durer le suspense. Mais après deux heures de lecture, il a livré le jugement. Une décision prise à 15 voix pour face à une seule contre.
Ce jugement devrait être respecté par les deux pays, selon l'engagement pris par les deux présidents avant la décision finale. (A Arica, ville portuaire chilienne située à la frontière avec le Pérou, les pêcheurs, qui admettent que le jugement leur est défavorable, estiment qu’il ne leur sera pas pour autant préjudiciable étant donné qu’ils pratiquent leur activité dans un rayon de 80 miles).
Reste que cette décision marque une victoire pour le Pérou. Désormais, c'est au tour de la Bolivie d'attaquer le Chili devant cette même Cour. La Bolivie qui réclame à son voisin la restitution d'un accès à l'océan pacifique perdu en 1884, à l'issue de la Guerre du Pacifique.
Avec cette décision de la CIJ, le Pérou voit ainsi sa frontière élargie, il crie victoire. Mais interrogée, Paulina Astoza, professeur de relations internationales à l'université de Concepcion au Chili, relativise cette victoire.