Un temps à ne pas mettre un ours polaire dehors, c'est littéralement ce que vivent depuis vendredi des dizaines de millions d'habitants en Amérique du Nord, un froid si intense que le zoo de Chicago a préféré mettre son ours blanc à l'abri pour le protéger des morsures de l'hiver, Chicago où la température a chuté jusqu'à - 26° hier mardi. En réalité, c’est la majeure partie des Etats-Unis et du Canada qui est touchée. De la façade Atlantique jusqu’aux montagnes Rocheuses, des dizaines de villes ont battu des records de froid comme Detroit (-25°) ou Atlanta (-14°), Atlanta en Géorgie où il fait en ce moment plus froid qu’à Anchorage, en Alaska, un comble !
Vortex polaire
La raison de ce chamboulement : ce que l’on appelle un vortex polaire, une gigantesque masse d’air froid poussée par un vent glacial, un phénomène qui se produit habituellement nettement plus au Nord mais qui serait dû, selon les experts, au déplacement du pôle Nord magnétique qui a bougé durant l’été. Ce froid persistant n'est évidemment pas sans conséquence puisque mercredi matin on déplorait déjà au moins vingt et un morts aux Etats-Unis, parmi lesquels des sans-abri mais aussi des personnes bloquées dehors par ces conditions extrêmes qui affectent les deux-tiers du territoire.
Côté transport, c'est la déprime et l'énervement dans de nombreux aéroports, car plus de 11 000 vols ont dû être annulés ces quatre derniers jours en raison des conditions météo. Dans le Midwest, région la plus touchée, trois trains de passagers ont même dû s'arrêter en rase campagne à cause de la neige alors que de nombreuses écoles sont restées fermées. En revanche, malgré la surconsommation en énergie, le réseau électrique a tenu le choc, ce qui a évité des sueurs froides, c'est le cas de le dire, aux responsables locaux et nationaux. La situation devrait malgré tout s'améliorer progressivement puisque les météorologues ont prévu un redoux général à partir de demain jeudi.