La justice chilienne ouvre une enquête sur la disparition d'un prêtre français sous Pinochet

Plus de quarante ans après la disparition, sous la dictature en 1973, de l’ancien prêtre français et militant socialiste Etienne Pesle de Menil, la justice chilienne a finalement lancé des poursuites contre neuf anciens militaires. En 2010, un procès par contumace avait été organisé en France face à l'immobilisme outre-Atlantique. Quatre ans après ce procès, un pas est franchi.

Le juge Santiago Mario Carroza a fait placer en détention huit anciens officiers et sous-officiers de l’armée de l’Air sur une base aérienne de Santiago. Le neuvième est, quant à lui, hospitalisé.

L’histoire d’Estienne Pesle de Menil est à l’image de nombreux cas de disparition pendant la dictature chilienne. Il a été arrêté en 1973, dans la ville de Temuco, à 800 kilomètres de la capitale.

Ancien membre de la Fraternité Charles de Foucault, il était parti s’occuper des plus démunis au Chili en 1953. Il avait ensuite quitté cette association et militait au côté du PS et du Mouvement chrétien pour le socialisme.

En 1965, il part s’installer à Santiago où il exerce le métier d’enseignant à l’Alliance française. Mais son contrat n’est pas renouvelé. Il repart pour le sud du pays.

Il est arrêté une première fois le 12 septembre 1973 dans les locaux de l’Institut de développement agricole de Temuco. Torturé, il sera relâché grâce à l’intervention d’un militaire de l’armée de l’Air.

A nouveau arrêté le 19 septembre par un commando de l’armée de l’Air de Temuco, il est emmené à la base aérienne de Maquehue, tristement célèbre pour les cas de disparitions forcées et de tortures extrêmes.

Depuis, plus personne n’a jamais eu de nouvelles de ce prêtre défroqué, qui était marié et père de deux enfants.

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