Avec notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio
Projet phare de la présidence Obama, la loi sur la couverture sociale a coûté cher au chef de l’Etat, dont la popularité n’a jamais été aussi basse. Les bugs informatiques de l’automne sont devenus une affaire d’Etat.
Aujourd’hui toutefois, les inscriptions s’accélèrent : 1 million de nouveaux assurés les deux premiers mois, et 1 million de plus les 10 derniers jours. Le but, selon la ministre de la Santé, Kathleen Sebelius, est d’atteindre 7 millions avant la fin du mois de mars. L’objectif devient accessible.
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La grande nouveauté aux Etats-Unis est que cette assurance sociale est obligatoire ; au-delà du printemps, les citoyens qui ne sont pas couverts devront payer une amende. En échange de cette obligation, la loi prévoit que les assureurs ne peuvent majorer le prix de l’assurance pour les femmes ou pour les malades. Cela peut paraître étrange, mais c’était le cas jusque-là, un diabétique pouvait se voir refuser le droit à la couverture sociale, ou proposer un prix prohibitif.
Encore des difficultés
Mais toutes les difficultés n’ont pas été gommées. Il il va falloir par exemple persuader les personnes en bonne santé, les plus jeunes, de s’assurer. L’équilibre financier en dépend comme pour toutes les caisses de sécurité sociale au monde.
L’administration devra également se battre contre divers recours en justice. Certains mouvements religieux ont obtenu un répit de la Cour suprême. Ils estiment que le remboursement de la contraception ou de la pilule du lendemain viole leurs convictions.
L’obligation de s’assurer est un réel changement culturel aux Etats-Unis, et la Maison Blanche sait bien qu’il faudra des années pour voir se réaliser l’objectif de Barack Obama : 100 % d’Américains couverts par la loi sur la santé.