Venezuela: mobilisation des opposants à Nicolas Maduro

Des milliers de manifestants étaient présents dans les rues ce samedi 9 novembre au Venezuela pour exprimer « leur indignation » face au régime de Nicolas Maduro. Une journée de protestation directement organisée par les manifestants, sans la participation directe des leaders politiques d’opposition. Vendredi, plusieurs ténors de l’opposition politique, dont Henrique Capriles, l’ancien candidat à la présidentielle, ont tout de même « appuyé cette manifestation ».

Avec notre correspondant à Caracas, Julien Gonzalez

« Nicolas Maduro, tu es Colombien. Dehors ! ». D’emblée, le ton est donné : l’opposition martèle l’illégitimité et l’illégalité du gouvernement. Selon elle, Nicolas Maduro aurait des origines colombiennes et serait interdit de fait de gouverner.

« Ce Président, celui qui a été nommé par le Conseil national électoral, n’a toujours pas présenté son acte de naissance, comme il doit le faire selon la loi, s'insurge ainsi Pédro. Cet enseignant, venu dénoncer « l’illégalité du président Nicolas Maduro » s'active et distribue des autocollants. « Nous avons des preuves que Nicolas Maduro est né en Colombie, poursuit-il. Nous voulons forcer le gouvernement à donner la nationalité du Président. Ou sinon, qu’il renonce. Parce qu'il y a des preuves qu’il n’est pas Vénézuélien.»

A moins d’un mois des élections municipales, les manifestants ont choisi les points centraux de 55 villes du pays, via les réseaux sociaux, pour se rassembler et manifester contre le pouvoir en place. Ils étaient déjà quelques centaines ce samedi matin, Plaza Venezuela à Caracas, pour dénoncer la grave crise économique, politique et sociale qui règne selon eux dans le pays.

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Au mégaphone, plusieurs porte-paroles dénoncent pêle-mêle l’insécurité, la pénurie et l’inflation, symptômes d’une société malade. Certains sont venus avec un squelette pour montrer qu’ils meurent de faim. D’autres avec un seul mot marqué sur leurs vêtement : « Bonheur », pour moquer la récente création d’un vice-ministère du Bonheur suprême.

Parmi les manifestants également quelques drapeaux de Primero Justicia, le parti d’Henrique Capriles flottent dans les airs. Et surtout, des militants de Voluntad Popular, l’autre grand parti d’opposition, distribuent des tracts. Car le message de ce rassemblement est aussi politique : le 8 décembre, il faut voter massivement pour sanctionner le pouvoir en place.

Au sein de la mobilisation, les hommes politiques se font pourtant rares. Excepté Pablo Medina, qui fait partie des grands ténors de l’opposition politique. Avec un grand drapeau du Vénézuéla au-dessus de sa tête, il appelle à « défendre la démocratie ».

« Maduro doit quitter le Venezuela »

« Nous avons perdu la République. L’action que nous menons, notre lutte, c’est de rétablir notre République, explique Pablo Medina. Maduro doit quitter le Venezuela. Il doit s’en aller. Parce que pour la première fois, l’issue (électorale) est dans les mains du peuple vénézuélien et dans les mains des Forces Armées, Et ça va aller vite. Nous n’allons pas attendre 2019. »

De son côté, Nicolas Maduro a pris acte de ce rassemblement avant de dénoncer « une opposition qui appelle à mettre le feu dans plusieurs villes du pays. »

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