Avec notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio
« L’objet du scandale avec nos alliés est un malentendu : les millions d’appels interceptés en Europe ont été transmis par les services de renseignements européens à la NSA. » D’après le patron de l’agence américaine, ces transmissions d’information font partie de la coopération internationale dans la lutte contre le terrorisme.
Le Général Keith Alexander attribue cette erreur à la difficulté d’interpréter les documents transmis par Edouard Snowden sans mode d’emploi. Le patron de la NSA n’a pas commenté devant la Commission du renseignement les réactions politiques outrées venues d’Europe, réactions qui ont suivi ces révélations de la presse. Mais les élus qui organisaient les auditions se sont chargés d’ironiser sur le personnel politique européen qui n’a pas le bon niveau d’information.
Un espionnage nécessaire et sécuritaire
Le patron de la NSA n'a de cesse de justifier l'action de l'agence : « En 2012, la menace globale a été plus élevée que jamais. Plus de 15 000 personnes tuées dans des attentats au Pakistan, en Afghanistan, en Syrie, en Irak et au Nigéria. Il n’y a pas eu d’attentat causant d’énormes pertes aux Etats-Unis depuis 2001. Cela n’est pas dû à la chance. » D'après le général américain, 13 actions terroristes ont été évitées aux Etats-Unis et 25 en Europe.
Keith Alexander a aussi rappelé la menace permanente d'une éventuelle attaque. Il assure que les tentatives se poursuivent : « Ce que nous appelons un incident, c’est par exemple le 11 septembre. Cela ne doit pas se produire à nouveau. C’est de cela qu’il s’agit aujourd’hui. C’est ce que nous essayons de faire. »
Polémique de politique intérieure américaine
Concernant l’espionnage présumé du portable de la chancelière Merkel, aucune confirmation, aucune information nouvelle. Les responsables du renseignement américain se sont contentés de valider les informations de la Maison Blanche. D’après le général Alexander, « le président n’est pas tenu au courant dans le détail du travail de la NSA. Barack Obama est informé de la politique suivie, et uniquement consulté lorsqu’une menace est identifiée. »
L’affaire se transforme aux Etats-Unis, en polémique de politique intérieure. Les républicains s’étonnent et demandent que soient punis, dans l’entourage du président, les responsables de cet embarras diplomatique.