Avec notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron
Barricades, pneus enflammés, le centre-ville de Port-au-Prince a été occupé par les étudiants dès les premières heures de la journée. Ils dénoncent une dérive dictatoriale du gouvernement en place et, pour Jean-Baptiste Jean Edmond qui étudie les sciences juridiques, la radicalité de leur mouvement est totalement justifiée :
« Haïti devient un Etat de non-droit puisque les libertés individuelles ne sont pas garanties, la liberté d’expression ne l’est pas non plus. Cette arrestation est illégale. Nul n’est censé rester calme. D’ailleurs, la désobéissance à laquelle nous procédons aujourd’hui, est légale puisque c’est une action illégale que le gouvernement a menée contre l’homme de loi André Michel ».
Et l'avocat André Michel qui était présenté au juge a été évacué du parquet de façon pour le moins rocambolesque par ses sympathisants et des sénateurs de l'opposition. Et en réponse à cette arrestation illégale même brève de l'un des leurs, le bâtonnier de Port-au-Prince appelle tous les avocats de la capitale à une grève illimitée.
→A (RE)LIRE : Haïti: arrestation suspecte de l’avocat André Michel