La ville de Detroit va-t-elle vendre ses œuvres d’art pour payer ses dettes ?

La ville de Detroit est en faillite, conséquence de la crise économique et de la mauvaise gestion de la métropole. Les dettes sont évaluées à 18 milliards de dollars. Un administrateur judiciaire est entré en fonction en attendant l’élection d’un nouveau maire ; et ce liquidateur a demandé, comme dans toutes les faillites, une évaluation des biens de la ville, et notamment des œuvres d’art du musée. Voilà comment a démarré la rumeur.

De notre correspondante à Washington,

La rumeur est partie de cette évaluation de la valeur des œuvres du musée de Détroit, évaluation réclamée par l’administrateur judiciaire à la maison Christie's. Le musée de Detroit abrite l’une des cinq plus belles collections des Etats-Unis d’après les connaisseurs, notamment un autoportrait de Van Gogh, mais également des œuvres de Matisse, de Brueghel, du Caravage, de Rembrandt et une fresque de Diego Rivera, dédiée à l’industrie automobile, fleuron de cette région des Etats-Unis au siècle dernier. C’est une œuvre dont la valeur est inestimable.

Un trésor inestimable

Le résultat de l’audit n’est pas encore public, mais plusieurs spécialistes se sont exprimés. L’autoportrait de Van Gogh est évalué à environ 60 millions de dollars, et un Matisse atteindrait 150 millions. « Mais peu importe la valeur d’un tableau, explique la conservatrice, ce qui est inestimable c’est la réunion des pièces dans le musée ». On sait qu’une hypothèse du même genre avait été émise en Grèce, au plus fort de la crise, et l’idée a été immédiatement retirée.

Et, comme en Grèce, depuis que cette information ou cette rumeur a été publiée sur Detroit, les protestations sont venues de toutes parts. « On ne peut pas vendre des œuvres d’art pour effacer la mauvaise gestion d’élus », disent la très grande majorité des habitants de Detroit, malgré la détresse dans laquelle la faillite de la ville les a plongés.

Rumeur ou ballon d'essai ?

Alors les œuvres d’art du musée de Detroit seront-elles vendues pour éponger les dettes de la ville ? Apparemment il n’en est pas question. C’est ce qu’a déclaré l’administrateur judiciaire qui a demandé l’évaluation des œuvres d’art du musée de Detroit.
Deux explications peuvent justifier cette affaire. Soit l’administrateur judiciaire a lancé un ballon d’essai, pour voir comment le public réagissait, et devant l’émoi, il a retiré son projet, d’où son démenti. Soit il s'agit bien d'une rumeur, donc d'un affolement totalement infondé, et le musée de Detroit n’est pas menacé et n’a jamais été menacé.

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