C'est une chute vertigineuse pour celui qui était présenté comme l'étoile montante du Parti démocrate. La juge Nancy Edmunds a donc suivi l'avis des procureurs en condamnant l'ancien maire de Detroit à 28 ans de prison, après un procès qui aura duré six mois. « C'est aussi un message pour qu'il n'y ait plus de corruption dans notre gouvernement », a expliqué la juge. À l'automne 2008, Kwame Kilpatrick avait été contraint de démissionner, accusé de corruption et de népotisme.
En mars dernier, il avait été condamné pour détournement de fonds publics, extorsion et fraude fiscale. C'est ce que le gouvernement avait appelé « l'entreprise Kilpatrick », un système selon lequel des promoteurs étaient contraints de verser des commissions pour obtenir les chantiers de la municipalité.
Des opérations réalisées grâce à un sous-traitant, Bobby Ferguson, mis en cause comme intermédiaire, qui obligeait les entreprises à verser des montants qui ont atteint 83 millions de dollars. Une trentaine d'élus et de fonctionnaires municipaux ont aussi été condamnés. À 43 ans, le charismatique maire de Detroit devrait purger sa peine dans une prison fédérale, en attendant de faire appel.
Le procureur fédéral a demandé que le maire Kwame Kilpatrick et son intermédiaire Bobby Ferguson versent 9,6 millions de dollars de restitution de ces fonds à la ville de Detroit, déjà asphyxiée par ses dettes. Selon les procureurs, « Kilpatrick n'est pas le seul coupable dans la faillite de la ville, mais sa gestion corrompue a exacerbé la crise ».