Avec notre correspondante à Kaboul, Maeva Bambuck
Douze heures de négociations supplémentaires et toujours rien. Le secrétaire d'État americain John Kerry rentre à Washington sans avoir convenu d'un accord avec le président Hamid Karzaï sur les conditions du maintien de troupes américaines en Afghanistan après 2014.
Les deux hommes ont pourtant régler deux problèmes cruciaux : Washington aurait accepté de consulter Kaboul sur ses opérations antiterroristes sur le sol afghan, tandis que Karzaï aurait abandonné sa demande de soutien en cas d'attaque militaire venant des pays voisins.
Division sur la question de l'immunité des soldats américains
Ils restent divisés sur l'immunité juridique des soldats américains qui resteront après le départ de l'Otan. Washington s'oppose catégoriquement à laisser Kaboul juger son personnel militaire en cas de crimes. En 2011, cette même condition avec fait échouer les accords entre Bagdad et Washington. À la dernière minute, les Américains avaient retiré tous leurs soldats.
Les deux hommes ont décidé de soumettre ce dernier point à une Loya Jirga, une sorte de référendum des chefs tribaux afghans.
Un vote populaire qui ne présage rien de bon pour Washington. Les Afghans n'ont pas oublié le cas de Robert Bales, ce soldat américain qui avait assassiné 16 personnes de sang-froid en 2012, principalement des femmes et des enfants. Sa condamnation à la prison à vie aux États-Unis avait à peine apaisé la colère des Afghans, qui réclamaient son jugement sur le lieu des faits.