Les vues aériennes montrent l'étendue des dégâts. Des torrents de boue ont dévasté villes et campagnes : routes coupées, maisons emportées ou endommagées... Trente ponts on été détruits et des dizaines d’autres, endommagés, sont impraticables.
Il faudra des semaines pour atteindre toutes les zones sinistrées et dresser un état des lieux. Dans certains villages de l’est du Colorado, l’électricité est coupée depuis une semaine, le téléphone et Internet ne fonctionnent pas, on manque de vivres et de carburant, rapporte notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio.
Ce dimanche, les hélicoptères ont dû rester au sol, empêchant les secouristes de porter assistance aux milliers de personnes toujours bloquées dans des villages qui ressemblent à des îlots en perdition, traversés par des torrents boueux qui emportent tout sur leur passage.
Des sacs de nourriture ont déjà été largués par hélicoptère dans les zones les plus isolées. Des dizaines d’unités de premiers secours des Etats du Missouri, du Nebraska, de l’Utah et du Wyoming sont arrivées pour participer aux opérations de sauvetage. Elles attendent, impuissantes, une accalmie. Car les services météo ne prévoient pas d’amélioration pour ce lundi 16 septembre.
Il est impossible d’établir un réel bilan. Parmi les centaines de disparus, on espère que certaines personnes sont tout simplement privées de tout moyen de communication.
Les habitants tentent de se mettre à l'abri, et de récupérer ce qu'ils peuvent. Dans les campagnes, on cherche à sauver le bétail. De leur côté, les équipes de secours - qui attendent encore des renforts - tentent d'accéder aux régions les plus reculées et montagneuses de l'ouest du Colorado.
Un message a été diffusé samedi à l'attention de ceux qui hésitent à quitter leur maison : partez ou préparez-vous à rester sans vivres, sans électricité et sans eau courante pendant plusieurs semaines. Le gouverneur du Colorado a promis de tout reconstruire. Mais pour l'instant, il est trop tôt pour dresser une estimation chiffrée des dégâts. Ce sont les plus fortes pluies depuis près de 40 ans (150 morts en 1976).