Bradley Manning est-il un lanceur d'alerte, ou un traître ? Le jeune soldat de 25 ans est accusé par la justice militaire d'avoir mis en péril la sécurité des Etats-Unis en livrant des informations au site WikiLeaks. « Cela met la vie des gens en danger, et cela menace notre sécurité nationale », avait déclaré Hillary Clinton à l'époque secrétaire d'Etat américaine. Lors de sa première audition, Bradley Manning avait déclaré pendant plus d'une heure pourquoi il avait diffusé ces informations classées : choqué par les modes opératoires alors qu'il se trouvait sur le terrain en Irak en 2009, jusqu'à son arrestation en mai 2010, il voulait déclencher un débat national sur la manière dont la guerre se déroulait.
Après des mois passés à l'isolement, le soldat a plaidé coupable en février de dix chefs d'accusation, pour lesquels il encourt vingt ans de prison, mais il a nié avoir divulgué sciemment ces documents pour que les ennemis des Etats-Unis, notamment al-Qaïda, en prennent connaissance. Si la juge militaire retient cette accusation de « collusion avec l'ennemi », il pourrait être condamné à perpétuité sans possibilité de remise de peine.
Sur la page Facebook Sauvez Bradley Manning, un appel à ceux qui habitent près de Fort Meade a été lancé pour manifester leur soutien au soldat, avec des messages tels que « lancer des alertes sur des crimes de guerre, ce n'est pas un crime » ou encore « nous sommes tous Bradley Manning ».