Barack Obama nomme Caroline Kennedy ambassadrice au Japon

Barack Obama a confirmé ce qui, depuis février, n’était qu’une simple rumeur : il a nommé Caroline Kennedy ambassadrice au Japon. La fille de l’ex-président américain John Fitzgerald Kennedy est une alliée fidèle du chef de la Maison Blanche. Cependant, certains commentateurs doutent de ses compétences réelles pour ce poste particulièrement délicat.

Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet

Caroline Kennedy, 55 ans, va toucher sa récompense, après cinq ans de bons et loyaux services auprès de Barack Obama : une ambassade dans un pays important, le Japon. Le président lui doit bien ça. En 2008, elle avait « snobé » Hillary Clinton pour soutenir son rival, montant à la tribune lors de la convention démocrate. Une prise de position qui pèse lourd quand on s'appelle Kennedy.

Dans un éditorial du New York Times, elle avait comparé le jeune sénateur noir à son père, John Fitzgerald Kennedy, concluant : « Je n'ai jamais eu un président qui m'inspirait comme les gens disent que mon père les inspirait. Mais pour la première fois, je crois que j'ai trouvé l'homme qui peut être ce président – pas simplement pour moi mais pour une nouvelle génération d'Américaines ».

En 2012, elle avait de nouveau joué un rôle important dans sa réélection, participant notamment à des réunions de levée de fonds. Barack Obama n’hésite pas à la qualifier de « l’une de ses plus chères amies ». Si elle est confirmée par le Sénat, elle sera la troisième diplomate de la dynastie, après son grand-père, ambassadeur en Grande-Bretagne, et sa tante, en Irlande.

Les Japonais ravis

Mais Caroline Kennedy, plus versée dans la poésie que la diplomatie, est-elle la personne la plus qualifiée pour le poste, demandent certains critiques ? A-t-elle les épaules ? L'image que le monde retient d'elle, c'est la petit fille en manteau bleu assistant aux obsèques de son père, assassiné en 1963. Mariée au designer Edwin Schlossberg, elle est aujourd'hui mère de trois enfants agés de 20 à 35 ans. Diplômée d’Harvard et de l’école de droit de Columbia, avocate de formation, elle est auteur et éditrice. Et elle a surtout fait carirère dans l’administration de fondations caritatives, mettant à profit ses réseaux pour mobiliser des soutiens financiers. Fin 2008, elle avait un temps envisagé de briguer le poste de sénatrice de New York laissé vacant par Hillary Clinton, avant de renoncer.

Elle n'a donc pas vraiment d'expérience en la matière. Le Japon essaie de se redresser économiquement et les tensions sont nombreuses dans la région, que ce soient celles entre Pékin et Tokyo à propos des îles Senkaku ou celles avec la Corée du Nord et son programme nucléaire.

Les Japonais, eux, sont ravis. Ils aiment les grands noms et cette nomination s'inscrit dans la tradition américaine d'offrir certains postes d'ambassadeur à des personnalités connues, mais non diplomates. L’ancien vice-président Walter Mondale, et l’ancien président de la Chambre, Tom Foley, avaient tous les deux représenté les Etats-Unis à Tokyo.

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