A la Une : le Brésil et la ferveur des fidèles au troisième jour de la visite du pape

 

Un timbre à l’effigie du pape avec la baie de Rio dans le fond commence à circuler au Brésil dès aujourd’hui, rapporte Folha de Sao Paolo.  « Le calvaire des fidèles pour sortir de Copacabana » après les messes des JMJ, titre O Globo. Près de 400 000 personnes ont assisté à ces messes d’inauguration des Journées mondiales de la jeunesse, mais en sortir relevait du parcours du combattant, note le journal de Rio.

Folha de Sao Paolo publie des photos des milliers de personnes qui se préparent à la venue du souverain pontife ce mercredi à la basilique d’Aparecida, où une petite bombe artisanale a été trouvée hier par les forces de sécurité. « Les fidèles dorment en rang et dans le froid », rapporte le quotidien. Des manifestations pourraient encore se produire aux abords d’Aparecida, mais la police a averti que tout rassemblement à proximité du pape François serait immédiatement « étouffé », rapporte O Globo.

Les forces de sécurité ont déjà réprimé plusieurs tentatives de manifestation lundi soir à Rio, certains remettent en question la méthode violente du gouverneur de la province

« Jusqu’où ira la police militaire de Cabral », se demande l’éditorialiste de Carta Capital. Le gouverneur de l’Etat de Rio, Sergio Cabral, qui veut se succéder à lui-même, prend un chemin dangereux, poursuit-il. Il transpose aux quartiers chics le même autoritarisme qu’il utilise dans les favelas pour réprimer les actes de vandalisme. L’éditorialiste rappelle que le 19 juin dernier a été créée une commission d’enquête sur les actes de vandalisme dans les manifestations publiques, dont certains articles sont inquiétants et relèvent de l’arbitraire, dit-il. Car il semblerait que le climat insufflé par le gouverneur de Rio soit trop autoritaire, selon l’adage « tous les moyens sont bons pour lutter contre le vandalisme ». Ces pratiques ne datent pas d’hier, mais c’est l’institutionnalisation de l’arbitraire comme pratique de l’ordre public par le gouverneur Sergio Cabral qui est inquiétante, conclut l’éditorialiste.

En Colombie, plusieurs journaux consacrent des dossiers spéciaux à un rapport sur la guerre civile dans le pays

Et cela alors que les discussions de paix se poursuivent à La Havane entre le gouvernement colombien et la guérilla des FARC. Le quotidien El Tiempo consacre un dossier spécial au rapport intitulé « Ca suffit ! Colombie, mémoire de guerre et de dignité »,préparé par le« Groupe sur la mémoire historique » qui a travaillé pendant six ans sur le bilan des cinquante-quatre années de guerre civile en Colombie : 220 000 morts de 1958 à 2012. Pour El Espectador, c’est la « mémoire d’une guerre sauvage ». Et le plus aberrant pour le quotidien en ligne, c’est de savoir que 176 000 d’entre eux étaient des civils, que plus de 10 000 ont été amputés ou sont morts à cause des mines antipersonnel, ou encore que le nombre de personnes déplacées sous la menace des armes représente, avec 4,7 millions, l’équivalent de la population de l’Irlande ou du Costa Rica.

Un premier accord a été conclu entre le gouvernement colombien et la guérilla sur la réforme agraire, mais des tensions apparaissent sur sa mise en œuvre

Depuis quarante-quatre jours, la région de Catatumbo est en proie à des manifestations et à des grèves de paysans et de mineurs. Le gouvernement accusait jusqu’à présent les FARC d’attiser ce mouvement de protestation, qui a donc commencé le 10 juin dernier en réponse à une campagne d’éradication de la feuille de coca. Les paysans demandent des plans de substitution et l’établissement d’une « Zone de réserve paysanne », explique Semana.com dans son édition dominicale. Le président Santos a déclaré qu’il ne tolèrerait aucun blocage de route et menace de lancer un assaut pour déloger les manifestants, comme cela s’est déjà produit. Du coup, rapporte El Tiempo, l’association paysanne du Catatumbo a sollicité au président vénézuélien le droit international au refuge. En clair, elle demande au pays voisin de leur permettre de traverser la frontière pour s’y réfugier au cas où la police militaire chargerait leurs cortèges qui comptent des femmes, des enfants et des vieillards. Le haut commandement des FARC a d’ailleurs signalé que si les paysans n’obtenaient pas ce qu’ils demandaient, ils pouvaient compter sur le soutien armé de la guérilla, ce que les paysans ont refusé, explique El Tiempo. Le président Santos accuse les FARC de s’immiscer dans le mouvement paysan du Catatumbo pour faire pression à La Havane sur la mise en œuvre de la réforme agraire.
Enfin, l’ambassadeur colombien aux Etats-Unis a démissionné, rapporte Semana.com ; une affaire de conflits d’intérêts sur fond d’attributions de marchés agro-industriels serait à l’origine de cette démission.

Aux Etats-Unis, Barack Obama est attendu ce mercredi dans l’Illinois pour défendre sa vision de l’économie

Et alors qu’il se prépare à faire passer un message sur l’économie et sur la défense des classes moyennes, les républicains à Washington « continuent de porter des coups aux programmes considérés comme vitaux selon Obama pour assurer une véritable reprise économique et un futur plus stable », écrit le New York Times, notamment les dépenses dans les infrastructures et le système de santé.
Ses adversaires républicains au Congrès se battent déjà dans les tranchées pour couper sévèrement dans les dépenses, souligne l’éditorialiste. Leur cheval de bataille, c’est d’empêcher l’Obamacare, la réforme de la santé prônée par Barack Obama, et de couper dans les dépenses dans des proportions rarement égalées depuis plus d’une génération, conclut le quotidien new-yorkais.

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