Avec notre correspondante à Québec, Pascale Guéricolas
Même si le juge canadien a déclaré Jacques Mungwarere non coupable, il n’est pas persuadé de l’innocence de ce Rwandais, réfugié au Canada depuis treize ans. Le problème, c’est que le magistrat n’a pas pu se fier aux témoignages de plusieurs personnes.
La défense a en effet prouvé que certains témoins auraient menti. Le juge n’a donc pas pu décider, hors de tout doute, de la culpabilité de l’accusé, comme le prévoit le droit canadien. Impossible pour lui de savoir si le quadragénaire a vraiment commis les meurtres, les viols, et le massacre sur le site d’un hôpital lors du génocide rwandais, dont plusieurs personnes l’accusent.
Cela fait trois ans que Jacques Mungwarere se trouve en prison. C’est la police canadienne qui l’a arrêté alors que l’un de ses amis d’enfance l’a reconnu dans un bus en Ontario. L’enquête a duré six ans, en partie au Canada et au Rwanda, comme pour un autre Rwandais, accusé lui aussi de crimes contre l’humanité à Montréal en 2007.
Malgré son acquittement, Jacques Mungwarere n’en a pas fini pour autant avec la justice canadienne. Le procureur a un mois pour faire appel.