Brésil: la mobilisation face aux violences et aux tentatives de récupération

Ce dimanche 23 juin, de nouvelles manifestations ont lieu à travers le Brésil, y compris dans le fief de l’ancien président Lula, près de Sao Paulo. Les revendications elles, n’ont pas changé : contre la vie chère, la corruption et pour un service public digne de ce nom. Mais, après deux semaines de manifestations, la question de l'avenir de la mobilisation se pose.

Avec notre envoyé spécial à San Salvador, Achim Lippold

Après la première phase de la mobilisation, suivie des manifestations de masse, on attend à présent la troisième phase de ce mouvement inédit. Quelle forme prendra-t-elle ? Personne ne peut y répondre pour l’instant. Une chose est sûre, cependant : les principaux acteurs, tel que le mouvement Passe livre, qui était à l’origine de la mobilisation, n’ont pas encore envie de décrocher.

Le pire des scénarios : déploiement des forces armées

Mais la violence en marge des protestations leur fait peur. Une violence qui risque de faire passer leurs revendications politiques au second plan. Selon le politologue Marco Aurelio Nogeira, qui s’exprimait ce dimanche matin dans la presse brésilienne, le plus grand défi pour le gouvernement consiste à éviter que le chaos s’installe dans les grandes villes brésiliennes. Pour lui, le pire scénario serait que les forces armées soient déployées dans les rues.

L'opposition tente de s'engouffrer dans la brèche

Pour l’instant, les autorités politiques peinent toujours à trouver une réponse aux multiples revendications, d’ailleurs soutenues par la majorité des Brésiliens, comme le montrent des sondages. Et l’opposition commence à chercher une brèche dans ce vide de communication qui s’est installé entre la présidente Dilma Roussef et les Brésiliens.

Le chef du Parti social-démocrate (PSDB) et probable candidat à l’élection présidentielle de l’année prochaine, Aécio Neves, a accusé Dilma Roussef d’avoir perdu le contact avec le peuple. Mais Aécio Neves n’est pas le mieux placé pour jouer le « Monsieur Propre », car il traîne, lui aussi, quelques casseroles derrière lui.

Partager :