L’affaire Snowden révèle, entre autre, que tout Européen s’expose au risque de surveillance électronique américaine. Et pas seulement américaine : le Royaume-Uni et d’autres pays membres auraient bénéficié, eux aussi, d’informations obtenues par le programme Prism.
En même temps, les Européens, en particulier l’Allemagne, craignent que les Américains n'utilisent le même programme pour se livrer à l’espionnage industriel. L’Union prépare un projet d’une nouvelle réglementation de la protection des données. Mais le dossier traîne depuis dix-huit mois.
Contrôle des données personnelles
En la matière, les gouvernements européens sont très divisés. Certains craignent que les entreprises soient trop pénalisées, d’autres veulent se concentrer sur les réseaux sociaux, ou alors jugent le projet trop flou.
Certes, en 2010 et 2012, les Européens ont réussi à limiter l’accès des Américains au contrôle des flux financiers en Europe et aux données personnelles des passagers. Mais ils peinent à adopter une position commune face au risque d’intrusions américaines de plus en plus massives dans les échanges électroniques en Europe.
Ce dossier est à la Une du magazine Décryptage de ce mercredi 12 juin. Nathalie Amar reçoit Frédérick Douzet, maître de conférence à l'Institut français de Géopolitique (Université de Paris VIII).