Avec notre correspondant à Washington, Raphaël Reynes
La première fois, c’était en 2006. George Bush était à la Maison Blanche à l’époque, et le journal USA Today avait provoqué un choc en révélant que la NSA collectait secrètement les données de communication des Américains auprès des opérateurs téléphoniques.
Sept ans plus tard, l’administration Obama a dû se justifier, jeudi 6 juin, d’avoir maintenu le programme. Et de l’avoir même étendu, puisque les documents publiés par The Guardian montrent que ce sont toutes les communications qui sont désormais visées, alors qu’en 2006, seuls les appels vers l’étranger étaient concernés.
« La priorité numéro 1 du président des Etats-Unis est la sécurité nationale du pays » a simplement déclaré la Maison Blanche. Et d'ajouter : « Nous devons avoir les outils nécessaires pour faire face aux menaces posées par les terroristes ».
Du côté du Congrès, pas ou peu de réactions. Le républicain John McCain estime qu’il faudrait tout de même des auditions parlementaires « s’il s’agit de chercher en vrac qui appelle qui ». La démocrate Diane Feinstein explique que cela « s’appelle protéger l’Amérique ». Seules les associations de défense des libertés civiles s’insurgent dans un pays où, il est vrai, la ville de Boston toute entière a accepté de s’arrêter de vivre lorsqu’il s’agissait de retrouver les auteurs de l’attentat contre le marathon.