Décidément, le dossier nucléaire continue d'empoisonner les relations entre Téhéran et Washington. Les premières sanctions américaines à l’encontre de l’Iran remontent à 1992 et depuis, Américains et Occidentaux ne cessent d’imposer à Téhéran un arsenal de sanctions pour empêcher tout processus d’enrichissement d’uranium qui permettrait au pays d’accéder à l’arme nucléaire.
Bien que Téhéran s’en défende, l’Iran est toujours en délicatesse avec l’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA) qui attend des éclaircissements sur son programme nucléaire.
L’administration américaine durcit donc le ton et, pour la première fois, s’attaque au rial, la monnaie iranienne. Barack Obama a donné son feu vert pour l’instauration de sanctions, qui doivent entrer en vigueur dès le 1er juillet, contre les institutions financières étrangères qui facilitent ou effectuent des transactions importantes en rial, la monnaie iranienne.
« Poursuivre la pression financière »
Selon un responsable américain qui souhaite garder l’anonymat, l’objectif du gouvernement américain est « de rendre le rial aussi inutilisable que possible en tant que devise, afin de poursuivre la pression financière sur le gouvernement iranien ». En réduisant le rial à une monnaie locale, Washington affaiblit encore davantage l’économie iranienne.
La deuxième sanction concerne le secteur automobile. Barack Obama a autorisé des mesures de rétorsion contre les entreprises ou particuliers qui entretiennent des liens commerciaux avec l'industrie automobile iranienne. En attaquant le secteur automobile, les Américains frappent fort, car cette activité est l’une des plus rentables de l’économie du pays. Il est également le deuxième employeur, derrière celui de l’énergie.
Mais ce n’est pas la seule raison, Washington soupçonne Téhéran de profiter de son activité automobile pour acheter entre autres de la fibre de carbone et de la détourner de son utilisation initiale au profit d’un enrichissement d’uranium.
Neuf décrets pénalisant l’Iran
Depuis son arrivée au pouvoir, le président américain a déjà signé neuf décrets pénalisant l’Iran. L’énergie, la construction navale, la gestion portuaire et les transports sont déjà sous le coup de sanctions, et l’administration américaine a inscrit sur ses listes noires des compagnies du secteur pétrochimique iranien.
Les nouvelles mesures annoncées lundi sont dans la droite ligne des précédentes avec toujours comme cible d’empêcher l’Iran d’accéder à l’arme nucléaire. Les sanctions imposées par les Etats-Unis et l'Union européenne ont déjà divisé par deux les exportations de pétrole iranien l'année dernière.
Election présidentielle du 14 juin
Pourtant la semaine dernière, des responsables américains ont annoncé que les Etats-Unis envisageaient d'assouplir les sanctions sur les exportations d’équipements téléphoniques et de logiciels permettant l’accès à internet.
Cette levée de sanction va permettre à des entreprises américaines de vendre aux Iraniens des téléphones portables, des logiciels et d'autres technologies nécessaires aux télécommunications.
Il s’agit, selon Washington, de contrer la censure instaurée par le gouvernement iranien et permettre aux Iraniens de communiquer avec l’extérieur et de s’informer. Une décision qui pourrait être liée à l’approche de l’élection présidentielle iranienne prévue le 14 juin prochain.