Avec notre correspondante à Bogota, Marie-Eve Detoeuf
Personne n’a lu le texte encore secret, mais tout le monde donne déjà son avis. Les partisans d’une paix négociée parlent d’un accord historique : c’est la première fois en 50 ans de conflit armé que gouvernement et guérilla s’accordent sur la question cruciale des terres.
L’accord prévoit de répartir des milliers d’hectares aux paysans, de moderniser le cadastre, de lutter contre la pauvreté des campagnes. En bref, il ouvre la voie à « une réforme agraire intégrale », a dit le président de centre-droit Juan Manuel Santos. Le terme, évidemment, n’est pas fait pour plaire aux propriétaires terriens, aux éleveurs de bétail et autres détracteurs du processus de paix. Ils ont pour chef de file l’ex-président Alvaro Uribe, très à droite et très populaire. Monsieur Uribe accuse son successeur de brader le pays aux narcoterroristes que sont les FARC.
L’accord annoncé dimanche apporte un ballon d’oxygène à Juan Manuel Santos, mais il ne s’agit que d’un accord partiel. Les parties doivent maintenant parler de la participation politique des guérilléros démobilisés, un sujet aussi épineux que celui des terres.