Sur les 145 milliards de dollars de cash dont dispose Apple, plus de 100 milliards échappent au fisc américain. L'équivalent de 80 milliards d'euros seraient ainsi déposés sur des comptes à l'étranger. Le rapport d’enquête dirigé par deux sénateurs, le démocrate Carl Levi et le républicain John McCain, est accablant pour les pratiques fiscales de la firme à la pomme.
«L’essentiel de l’énergie créative d’Apple doit aller à des produits et des services novateurs, pas à son département fiscal », explique le sénateur John McCain. Le groupe de Cupertino aurait ainsi mis en place un vaste réseau de filiales basées à l’étranger, ne résidant nulle part fiscalement. Des filiales internationales où Apple ne paie quasiment pas d'impôt sur les sociétés, 2% environ, contre 35% aux Etats-Unis.
Une trésorerie à l’étranger
Le rapport d’enquête cite notamment le cas de l'Irlande, un pays à la fiscalité avantageuse, où le groupe a installé son quartier général européen. Apple possède également plusieurs filiales qui ne sont ni résidentes fiscales en Irlande, ni aux Etats-Unis où leurs dirigeants sont basés. Pour ne pas toucher ces fonds placés à l’étranger, le groupe a récemment préféré s’endetter, via un plan de rachat d'actions plutôt que de les utiliser. Les intérêts de l'emprunt lui coûtaient moins cher que les impôts sur le rapatriement des fonds aux Etats-Unis, soit près d’une centaine de milliards de dollars.
Apple, Google et Microsoft
Pour sa défense, le patron d’Apple, Tim Cook, insiste sur les centaines d’emplois créés directement et indirectement dans le pays. Mais aussi sur les 6 milliards d'impôts, payés l'an dernier aux Etats-Unis. Outre Atlantique, en Europe, et plus particulièrement en France, le groupe américain est également soupçonné d’évasion fiscale. Le cabinet d’études Greenwich estime son chiffre d’affaires en France à 3 milliards d’euros, contre 257 millions déclarés en 2011. Il n’est pas le seul groupe international à échapper à l’imposition en France. Autre exemple, celui de Google, avec un chiffre d’affaires de1,5 milliards d’euros, contre 138 millions déclarés. Ou bien encore Microsoft, avec un chiffre d’affaires de 2,5 milliards d’euros, contre 584 millions déclarés en 2011.