Avec notre correspondant à Caracas, Pierre-Philippe Berson
Le recueillement autour de la mort du président Chavez est déjà bien loin. Dix jours après son décès, Henrique Capriles, le leader de l’opposition, attaque frontalement la malhonnêteté de Nicolas Maduro, l’actuel président par intérim et candidat chaviste à la présidentielle.
« Nicolas c’est le porte-parole du mensonge! A chaque fois que vous le voyez à la télévision, c’est pour raconter n’importe quoi. On va voir quel autre mensonge il va nous raconter aujourd’hui… Je te le dis clairement, Nicolas, le problème c’est toi ! »
Le candidat de la Table d’union démocratique, la MUD en espagnol, assure que l’entourage du président a menti sur la santé d’Hugo Chavez en cachant la vérité et se servant de son cancer à des fins politiques.
Le président par intérim Nicolas Maduro balaie ces attaques d’un revers de manche et attise l’antagonisme : « Si vous avez suffisamment de cœur, admettez que vous vous êtes trompés. Rétractez-vous et excusez-vous auprès de la famille Chavez et du peuple. Mais contre nous, allez-y franchement ! Attaquez-nous ! Ça nous est égal ! »
Ces échanges éludent les débats autour de la situation économique préoccupante du pays. L’inflation a augmenté de cinq points en deux mois seulement et les pénuries alimentaires se poursuivent. Aucun candidat n’a proposé une mesure contre ces deux fléaux.