Avec notre correspondant à Caracas, Pierre-Philippe Berson
Quelques chiffres permettent de cerner la ferveur : deux millions de personnes qui patientent pendant treize heures et forment une file d’attente de sept kilomètres de long pour voir -quelques secondes seulement- le corps d’Hugo Chavez.
Anna Gonzalez a 60 ans, elle fait la queue depuis 3 heures du matin, abritée du soleil sous son ombrelle rouge, assortie à son tee-shirt : « J’ai tellement pleuré que j’avais les yeux gonflés, je ne pouvais plus les ouvrir. Mais la tristesse est partie, maintenant j’ai le sourire, je suis heureuse. Dieu nous a repris notre Hugo Chavez mais il reste vivant, il est là dans nos cœurs, dans le cœur de tous les Vénézuéliens ».
Le cercueil est partiellement ouvert et les Vénézuéliens s’entassent pour voir leur « Comandante » une dernière fois. Beaucoup effleurent la vitre qui protège le corps d’Hugo Chavez. D’autres font un signe de croix, ou un salut militaire.
Face à cet afflux incessant de personnes désireuses de voir le corps du défunt, sa dépouille sera exposée au public sept jours supplémentaires, a annoncé Nicolas Maduro, le président de la République par intérim. Ensuite, l’ex-président Chavez sera transféré dans une caserne en cours de transformation pour devenir le musée de la Révolution.
Son corps y sera « embaumé et exposé pour l’éternité, comme Lenine et Mao Tsé-tung », a indiqué Nicolas Maduro. Le dernier président embaumé de la sorte était Kim Jung-Il, l’ancien dictateur nord-coréen. De celui-ci, Nicolas Maduro n’a pas parlé. Un oubli, certainement.