Avec notre correspondant à Buenos Aires, Jean-Louis Buchet
En octobre 2010, à Calafate, en Patagonie, il était le seul étranger présent aux obsèques familiales de l’ancien président Nestor Kirchner. Oui, pour les Kirchner, Hugo Chavez était un ami, et c’est l’ami qu’a d’abord pleuré, avant de partir pour Caracas, la présidente Cristina Fernández de Kirchner.
Cette amitié s’était forgée au fil des sommets qui les avaient rassemblés, avec un point fort pour celui de Mar del Plata, en décembre 2005, où Chavez apporte un soutien décisif à Kirchner et au Brésilien Lula pour enterrer le projet de traité de libre-échange de l'ancien président américain George Bush.
Elle s’est traduite par un soutien financier du Venezuela à une Argentine alors sans crédit international. Privilégiant les relations d’Etat à Etat, les deux pays ont aussi signé un accord permettant d’échanger des produits alimentaires argentins contre du pétrole vénézuélien. Depuis, le commerce bilatéral a été multiplié par quinze.
Même si Hugo Chavez disait s’inspirer de Juan Peron, le fondateur du parti qui soutient Cristina Kirchner, les affinités étaient moins marquées sur le plan politique. Les Kirchner se présentaient comme des modérateurs, soucieux d’éviter toute radicalisation excessive du Venezuela. Et, l’an dernier, Cristina Kirchner a pesé de tout son poids pour que le pays de Chavez intègre enfin le marché commun sud-américain.